Des managers pilleurs

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Le Journal du Jura
Vendredi 15 juin 2007
Auteur : Philippe Oudot
La coordination Solidarité Boillat fustige le cynisme et l'inhumanité du management de Swissmetal. Ses dernières décisions se fondent sur de purs mensonges dont le seul but est d'achever le pillage de ce qui reste du savoir-faire de la Boillat.
Regroupant les différents mouvements de soutien aux employés de la Boillat, la coordination Solidarité Boillat s'est retrouvée mercredi soir pour réagir aux dernières décisions de Swissmetal. Elle fustige le cynisme et l'inhumanité du groupe, l'accusant de manipuler et de tromper son personnel et le public en mentant de façon éhontée.
Tout d'abord, souligne la coordination, prendre pour modèle le site de Lüdenscheid est une aberration totale. Membre de la coordination, Jean-Guy Berberat rappelle que «l'usine Busch-Jaeger est une vieillerie dont les installations obsolètes sont disposées de façon incohérente, ce qui entrave la bonne marche de la production. La machine la plus moderne est la presse installée dans les années 90 par Swissmetal et qui a été payée grâce aux profits dégagés par la Boillat!» Et même si l'usine Busch-Jaeger a été restructurée suite à sa mise en faillite en 2003, elle n'offre que des produits standards qui ne dégagent pas de profits intéressants comme le faisait jusqu'à tout récemment la Boillat, avec toutes ses spécialités à haute valeur ajoutée.

Prétendre que Busch-Jaeger atteint des performances 40% supérieures à celles de la Boillat tient donc du pur mensonge. Swissmetal se garde d'ailleurs bien d'en faire une démonstration par A plus B, souligne Jean-Guy Berberat. Et d'ajouter que si la productivité s'est effectivement effondrée à Reconvilier, c'est bien parce que depuis 2006, la direction de Swissmetal s'est escrimée à asphyxier la Boillat et tuer son savoir-faire. Jusque-là, rappelle-t-il, la Boillat a toujours été le site le plus profitable, qui tenait à flots les deux autres usines du groupe.

S'agissant du «management de Lüdenscheid qui a fait ses preuves», dixit Swissmetal, la Coordination rappelle que Volker Suchordt, le numéro 2 du groupe, dirigeait Busch-Jaeger lorsqu'elle est tombée en faillite. Quant à l'actuel directeur Manfred Gröning, désormais aux commandes de la Boillat, il n'a que quelques mois d'expérience à ce poste. Comment Swissmetal peut-il prétendre que le management de Lüdenscheid a fait ses preuves, s'interroge Solidarité Boillat. En réalité, «son rôle véritable sera d'achever le pillage technologique et le démantèlement humain de Reconvilier au profit de Lüdenscheid», constate-t-elle.

Mais le comble de la mauvaise foi, souligne la Coordination, c'est le discours de Swissmetal sur la réorientation des activités: les tubes et profilés pour Dornach, et les fils et barres à haute valeur ajoutée à Reconvilier. Or, constate Solidarité Boillat, ces spécialisations sont effectives depuis belle lurette: «Avant sa mise à sac, c'était une réalité quotidienne à la Boillat depuis les années 70 déjà! Quant à Busch-Jaeger, «il n'est nulle part question d'une quelconque spécialisation. Et pour cause», assène la Coordination.

Par ailleurs, relève Jean-Guy Berberat, la nouvelle direction entend mettre la pression sur le personnel. Elle lui a clairement dit que si la productivité ne rattrapait pas celle de Busch-Jaeger ces prochains mois, la pérennité du site ne pourrait être garantie. «Mais avec quels moyens, puisque le groupe ne cesse d'affaiblir le site? Cela démontre bien sa volonté de piller ce qui reste et de boucler la Boillat en tant que site de production», dénonce notre interlocuteur.

Portraits

Portrait du groupe de coordination "Solidarité Boillat"

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Actualisé le 15.06.07 par webmaster
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