Swissmetal tranche dans le vif

Ainsi donc, plus de 200 personnes verront leur emploi supprimé. Il devrait être proposé à environ un quart d'entre elles un nouveau contrat au sein de l'entreprise. Ces chiffres sont largement au-dessus de toutes les estimations données par la direction de Swissmetal lorsqu'elle dissertait sur sa trop fameuse stratégie. Alors, quand elle indique que «la transformation industrielle de Swissmetal lancée en 2005 et la série de projets d'investissements importants qui en découle progressent selon le planning établi», Swissmetal révise un peu l'histoire. Car si les licenciements annoncés n'étonnent finalement pas grand monde, ce n'est pas parce qu'ils faisaient partie du «planning établi». Non. C'est parce que les ouvriers eux-mêmes n'ont cessé de les craindre (et de les annoncer) depuis qu'ils ont repris le travail après la grève de l'hiver 2006. «La Boillat n'est probablement destinée qu'à devenir un atelier de finition pour des produits conçus ailleurs», avertissaient en juin de l'année passée les commissions d'entreprise.

Ce que le syndicat Unia dénonçait hier comme «la démonstration très claire que le concept industriel de Swissmetal est inadéquat» était déjà mis en évidence il y a un an, par le syndicat comme par les commissions d'entreprise. On ne les a pas écoutés, car, finalement, les conséquences sociales de la première vague de licenciements ont été moins rudes que prévu: le travail ne manque pas dans l'arc jurassien. Mais la deuxième charrette risque d'être un peu plus difficile à encaisser pour la vallée de Tavannes et pour ses habitants. Non seulement parce que beaucoup d'entre eux vont se retrouver sur le carreau. Mais aussi parce que la perte de tout un savoir-faire va se concrétiser. Alors que La Boillat était passée au second plan dans l'actualité, on a cru que l'industrie locale s'en remettrait. Mais aujourd'hui, cette perspective s'éloigne à nouveau.


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