Swissmetal | Chiffre d'affaires en hausse de 68%

«Un résultat misérable!»

Source et copyright :
Le Journal du Jura
Vendredi 2 février 2007
Auteur : Philippe Oudot
Swissmetal claironne que son chiffre d'affaires pour 2006 a bondi de 68%. La valeur ajoutée brute n'a en revanche augmenté que de 14%. Un bien maigre résultat eu égard à la conjoncture économique florissante.
En matière de communication, Swissmetal est passé maître dans l'art de balader les médias. Hier en début de soirée, le groupe Swissmetal a dévoilé trois chiffres concernant ses résultats 2006. Le chiffre d'affaires tout d'abord, qui s'est élevé à 334 mios de francs, en hausse de 68% par rapport à 2005. Mais comme le relève Paul Sonderegger, président de la Nouvelle Boillat, «ce chiffre ne dit absolument rien sur la marche de l'entreprise». Il s'explique en bonne partie par l'intégration de l'usine allemande Busch-Jaeger acquise l'an dernier en pleine grève, et par la flambée des cours des matières premières.

Deuxième chiffre: le groupe a engrangé un revenu de 24,5 mios résultant de la vente de matières réalisée «dans le cadre du programme d'optimisation des stocks». Cet énorme montant démontre bien que le groupe a renfloué le navire en liquidant un très important volume de stock.

Troisième chiffre: la valeur ajoutée brute (VAB), c'est-à-dire le chiffre d'affaires moins le métal à son coût standard, qui atteint 118 mios, en hausse de 14% par rapport à 2005. «Un résultat misérable!», s'exclame Paul Sonderegger. En effet, explique-t-il, cette VAB prend aussi en compte les résultats de Busch-Jaeger, l'usine dont Martin Hellweg ne cesse de vanter les performances. Or, en 2005, la VAB de Swissmetal, sans Busch-Jaeger, avait atteint 103,5 mios de francs. En clair, l'intégration de Busch-Jaeger ne pèse que 15 mios de francs. De surcroît, poursuit notre interlocuteur, il faut encore déduire de ces 118 mios environ 9 mios de francs de marchandises vendues l'an dernier mais qui avaient été produites avant la grève de janvier 2006.

Ce résultat est d'autant plus misérable que l'année passée a été un excellent cru sur le plan conjoncturel, relève Paul Sonderegger. Et de rappeler que le groupe s'était fixé comme objectif d'atteindre une VAB de 135 mios de francs en 2006. «On est donc bien loin du compte!» Le président de la Nouvelle Boillat poursuit son analyse en comparant la VAB de 2006 à celle de 2000 et de 2001: «Comme l'an dernier, la conjoncture était excellente en 2000, et très bonne en 2001. Or, je vous rappelle qu'à cette époque, Busch-Jaeger faisait partie de Swissmetal, avant de partir en faillite, ce qui rend la comparaison intéressante: en 2000, la VAB avait atteint 176 mios de francs, et 170 mios l'année suivante. Avec les 118 mios qu'il annonce pour l'an dernier, le groupe a donc perdu un tiers de la VAB par rapport à ces deux années tout à fait comparables! De plus, au vu des investissements réalisés depuis, la VAB aurait dû être bien au-delà des 170 ou 176 mios d'alors...»

Quant à la grève à la Boillat que Swissmetal invoque pour expliquer ses contre-performances, Paul Sonderegger constate que c'est toujours la même rengaine, alors que, c'est bien la stratégie de Martin Hellweg qui en est la cause. Et pendant ce temps, le cours de l'action continue de flamber: en quatre jours, sa valeur a augmenté de 16%...


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