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Swissmetal Boillat | Préavis de licenciement de Maria WuilleminLa procédure est suspendue jusqu'à nouvel ordre
Comme le souligne Maria Wuillemin, elle conteste en effet vigoureusement les motifs avancés par la direction pour justifier ce préavis de licenciement. Dans sa missive, la direction a justifié cette mesure en affirmant qu'il n'y avait plus de travail dans le département «lopins» où elle travaillait et qu'elle avait refusé un autre poste de travail qui lui avait été offert. «Je n'ai jamais refusé un changement de poste au département d'attachage! J'ai simplement dit qu'en raison d'un problème musculaire aux mains, j'aurais peut-être des difficultés, car c'est un travail pénible où il faut beaucoup de force. Mais j'ai dit que j'étais prête à essayer. La direction interprète cela en prétendant que j'ai refusé! C'est absolument faux! D'ailleurs, aussi bien mon chef d'équipe que le responsable de l'atelier ont confirmé ce que je dis!» Mesures de représailles En fait, elle estime que la direction a voulu prendre des mesures de représailles à son encontre. «La direction veut se débarrasser de moi. A cause de mes activités syndicales au sein de la commission d'entreprise, parce que j'ose dire ce que je pense, mais aussi parce que mon nom les dérange et leur rappelle trop le symbole de lutte que représentait mon mari.» Et d'ajouter qu'il est surprenant de voir que sur les 12 personnes qui travaillaient au département lopins, elle soit la seule à être mise ainsi sur la touche. D'autant qu'au début septembre, le CEO de Swissmetal Martin Hellweg avait affirmé à la délégation des Femmes en colère (Maria Wuillemin en faisait partie) qu'il avait accepté de rencontrer que ni elles ni leur mari ne feraient l'objet de mesures de rétorsion. Quoi qu'il en soit, la réunion de mardi s'est déroulée dans une atmosphère pour le moins tendue. Au fil de la discussion, les représentants de la direction ont admis que la formulation de la lettre était peut-être maladroite. Ils se sont dits prêts à en revoir la teneur, mais pas à l'annuler. André Daguet leur a fait remarquer qu'à l'évidence, il s'agissait d'un licenciement abusif et que si l'affaire devait aboutir devant un juge, ce dernier, sur la base d'un tel préavis de licenciement et en fonction de la jurisprudence, ne manquerait pas de donner tort à la direction. Un avis également partagé par Philippe Clemmer. A l'hôpital Lors d'une interruption de séance, Maria Wuillemin, très énervée par l'attitude de la direction, est sortie pour se rafraîchir. Mais sans doute sous l'effet du stress, elle s'est sentie mal et s'est évanouie. Conduite en ambulance à l'hôpital de Bienne pour un contrôle, elle a heureusement pu quitter l'établissement le soir même. Pendant ce temps, les représentants de Swissmem et d'Unia se sont concertés et ont invité la direction à suspendre la procédure et à chercher une solution pour lui proposer un emploi à l'interne. «Les deux représentants de la direction ont accepté de suspendre cette procédure jusqu'à nouvel ordre. De plus, Hans-Peter Weidlich s'est engagé à trouver une solution pour que Maria Wuillemin puisse continuer à travailler à la Boillat», indique Jean-Pierre Chapuis. Et pour maintenir la pression, André Daguet a envoyé hier une lettre à la cheffe du personnel Laura Rossini, l'invitant à tout entreprendre pour résoudre au plus vite ce problème. Ce faisant, la direction montrerait ainsi qu'elle est prête à trouver des solutions pour améliorer la situation. De son côté, Philippe Clemmer confirme que la procédure est suspendue «au moins jusqu'à fin novembre», et que la direction va s'efforcer de lui trouver un nouvel emploi. Cela dépendra toutefois de la situation économique de l'entreprise et de la reprise des commandes, remarque-t-il. Si la Boillat a dû mettre les bouchées doubles ces derniers mois pour rattraper le retard dans les livraisons de commandes, l'entreprise semble faire face à une sérieuse baisse de nouvelles commandes. Celles-ci, temporairement aiguillées à Dornach ou à Lüdenscheid, peinent apparemment à revenir à Reconvilier. Sans compter que certains clients ont définitivement tourné la page Swissmetal en choisissant un nouveau fournisseur. Le JdJ aurait bien voulu avoir le point de vue de Swissmetal à propos de toute cette affaire. Interpellé à ce sujet, Hans-Peter Weidlich s'est refusé à tout commentaire. Quant à Sam Furrer, responsable de la communication de Swissmetal, il était inatteignable hier. Portraits
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Actualisé le 19.11.06 par webmaster
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