Reconvilier | Démocratie en panne de démocrates

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Le Journal du Jura
Vendredi 20 octobre 2006
Auteur : Pierre-Alain Brenzikofer
De mémoire de Jura bernois, on n'avait jamais vu ça. Allusion à Reconvilier, commune d'importance, dynamique et pratiquant jusqu'ici le multipartisme avec bonheur. Reconvilier où il ne s'est pourtant trouvé que trois malheureux candidats pour briguer les six places de conseiller municipal! Doit-on parler de cataclysme?
Inutile de ricaner ou de montrer du doigt! Car ce genre d'exception pourrait rapidement devenir la règle si nous n'y prenons garde. Les récents exemples de Moutier, Tramelan et Saint-Imier, en effet, permettent de constater que la lice se vide toujours davantage à chaque nouvelle joute électorale. Et l'échelon communal, censé captiver le plus les populations, est paradoxalement le premier frappé par l'évolution. Peut-être parce que le risque d'élection y est bien réel...

A qui la faute? Difficile de répondre catégoriquement. Car à l'heure d'énumérer avec application, on se retrouve rapidement face à l'infini.

Président du Parti radical local, Bernard Füeg avait pointé, dans ces colonnes, un doigt accusateur en direction du conflit de la Boillat. Celui qui ronge les gens tel un cancer et les plonge dans un climat de peur et d'incertitude.

D'autres invoquent notre société de loisirs, où labeur et engagement passent au second plan. Mais l'inverse est encore plus vrai: dans le monde du travail tel que nous le connaissons, quelle place reste-t-il pour les loisirs, la famille et le mandat politique? Les temps sont en effet révolus où le patronat encourageait son personnel à s'engager dans la vie civique. Le patronat a certes bon dos.

Car on pourrait aussi citer nos partis politiques, bastions autoproclamés de la démocratie! Lesquels ne s'agitent généralement que deux semaines avant les élections pour mieux renouer avec une longue phase d'hibernation que leur envient les ours de la fosse ou des Grisons.

Bref, c'est tout un système de milice qui vacille pour mille et une raisons. Comment y remédier? Payer davantage? Professionnaliser? Regrouper? Fusionner? Envoûter? Allécher? Les experts ont déjà tout envisagé, sauf la panacée.

De quoi appréhender, après celle du prolétariat, la dictature du fonctionnariat?


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Actualisé le 19.11.06 par webmaster
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