Affaire Swissmetal | Réaction de l'UDC suisse sur la médiation

L'Ours pas du tout concerné

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Le Journal du Jura
Mercredi 18 octobre 2006
Auteur : Pierre-Alain Brenzikofer
Le Conseil exécutif estime qu'il n'est pas de son ressort de convaincre ou d'empêcher des parlementaires fédéraux de déposer une intervention. Même si elle concerne Swissmetal...
Dans un communiqué publié en février dernier, l'UDC suisse avait violemment critiqué Joseph Deiss en lui reprochant de s'être «mêlé de manière irréfléchie du conflit de Reconvilier». A l'époque, ce parti avait fait part de son intention d'interroger le Conseil fédéral à propos de «cette intervention douteuse du ministre de l'Economie».

Le député Maxime Zuber (PSA, Moutier), qui s'est beaucoup investi dans le dossier de la Boillat, avait déposé une motion à ce propos, chargeant le Conseil exécutif, par l'intermédiaire de la conseillère d'Etat Elisabeth Zölch et du conseiller national Walter Schmied, d'expliquer dans le détail au groupe UDC aux Chambres fédérales les tenants et aboutissants de l'affaire Swissmetal. Une motion à laquelle le gouvernement vient de répondre en proposant de la rejeter.

Pourtant, dans l'exposé de ses motifs, Maxime Zuber ne ménageait pas ses efforts pour vouer l'UDC suisse à toutes les gémonies: «On savait ses maîtres à penser capables des bêtises les plus crasses. Mais là, ils se surpassent et repoussent encore plus loin les limites de l'imbécillité», tonnait-il. De quoi accuser forcément l'UDC de méconnaître totalement la nature du conflit économique et social qui a mobilisé toute une région. Maxime Zuber trouvait particulièrement pathétique que le parti suisse condamne la médiation de Joseph Deiss: «Il ignore visiblement que Mme Zölch, conseillère d'Etat agrarienne, a mené une première médiation déjà, à la demande de M. Hellweg...»

Pour la médiation

Dans la réponse écrite qu'il vient de faire parvenir au motionnaire, le gouvernement maintient sa position selon laquelle la désignation d'un médiateur accepté par les deux parties peut servir les intérêts de l'économie, notamment lors d'un conflit de travail comme celui de Swissmetal à Reconvilier. C'est d'ailleurs pourquoi la Direction de l'économie publique a accordé au médiateur Rolf Bloch tout le soutien logistique nécessaire à l'accomplissement de sa tâche. En revanche, le Conseil exécutif estime qu'il n'est pas de son ressort de convaincre ou au contraire d'empêcher des parlementaires fédéraux de déposer une intervention particulière.

«Dans le cas présent, argumentent ces MM. de Berne, fournir des informations complémentaires aurait été superflu, vu que les médias ont décrit et décrivent encore avec force détails toutes les péripéties de l'affaire Swissmetal, permettant ainsi à un large public de connaître la position du canton.»

Confédération compétente

Le gouvernement conclut son argumentation en affirmant que la Confédération s'est montrée tout à fait capable d'accorder à la question déposée finalement par un... radical l'importance qu'elle méritait et d'y répondre de manière adéquate. Dans ce contexte, il proposera évidement au Grand Conseil de repousser cette motion lors de la session de novembre prochain.

De quoi, sans doute, désespérer Maxime Zuber. Selon lui, en effet, l'UDC suisse a touché le fond quand elle s'est demandé si cette médiation dans les conflits de travail s'inscrivait dans une avant-campagne électorale: «Il semble que, sous leur casque à boulons, les dirigeants de l'UDC, tout comme le financier allemand Hellweg, soient incapables de concevoir que des élus puissent remplir leur mandat sans arrière-pensées électorales», avait-il martelé à l'époque.

Documents liés

Communiqué UDC du 25.02.06 - Joseph Deiss en marge de la légalité.pdf 36.20 KB

Portraits

Portrait de Joseph Deiss
Portrait de Maxime Zuber
Portrait de Rolf Bloch
Actualisé le 28.06.07 par webmaster
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