|
Un cinéaste au coeur de la mêlée
Grande tension «Les ouvriers, qui avaient l'interdiction de leur employeur de s'adresser aux médias, étaient craintifs. Au début, ils me prenaient pour un espion qui travaillait pour la direction de Swissmetal. Il m'a fallu des jours et des nuits de discussions pour expliquer ma démarche.» Côté syndicat, la méfiance était aussi de mise: «Il régnait une grande tension avec Unia. La syndicaliste Fabienne Blanc-Kühn m'a parfois interdit de filmer. J'ai dû prêter ma caméra à des ouvriers quand le syndicat me refusait certains accès, prétextant que la direction de Swissmetal interdisait de tourner un film documentaire mais autorisait toutes les télévisions sur place à faire des images.» Le film montre finalement l'impuissance d'Unia, qui fait passer les travailleurs du rêve à la déception et au désenchantement: «Je n'ai que décrit chronologiquement la réalité des événements qui se sont succédé. La désillusion était d'autant plus forte que les espoirs que les ouvriers portaient en Unia étaient grands. Les premières semaines, les secrétaires syndicaux régionaux faisaient corps et âme avec les grévistes. Après un mois de grève, la direction est venue de Berne et a dit: ça suffit. Lors des débats organisés après les projections, la discussion tourne le plus souvent autour de l'attitude du syndicat.» Que sont devenus les «acteurs», c'est-à-dire les ouvriers qui témoignent dans le film? «Sur quinze, treize ont été licenciés et un est parti à la retraite.» Prochaines projections suivies d'un débat: 30 mai à Osogna (TI), 9 juin à Sion, 10 juin à Bâle, 12 juin à Porrentruy (JU), 13 juin à Bévilard (JB). Article précédent | Article suivant | Sommaire des articles Sur le même sujet :
Actualisé le 30.05.07 par webmaster
|