Développement : Swissmetal actionne la justice contre le syndicat Unia

Le groupe métallurgique réclame des dommages et intérêts pour la grève qui a paralysé l'usine de Reconvilier

Renzo Ambrosetti, co-président de Unia
Swissmetal estime le préjudice à une somme comprise entre 5 et 10 millions de francs. Le groupe en fait une question de principe ; il a toujours qualifié la grève d'illégale, puisque contraire à la convention collective de la branche.

Unia rétorque que la direction a, elle la première, enfreint les règles de la bonne foi en annulant une partie de l'accord qui avait mis fin à la première grève de l'automne 2004.

Reste que la question de la légalité est aussi au coeur d'une autre procédure qui oppose le syndicat à la direction, à savoir la question du plan social pour les employés licenciés.

Unia a fait appel au tribunal arbitral du secteur métallurgique pour réclamer ce plan social. Attaquer le syndicat devant les tribunaux est donc aussi une manière de mettre la pression sur lui dans cette procédure d'arbitrage.
Swissmetal pourrait réellement avoir besoin de l'argent

Outre l'épée de Damoclès que constitue un éventuel plan social, Swissmetal fait l'objet de trois procédures judiciaires menées par d'anciens employés de Reconvilier.

Le porte-parole des grévistes Nicolas Wuillemin, licencié au début de la grève, les 21 cadres mis à la porte quelques jours plus tard et enfin de nombreux ouvriers qui ont perdu leur travail dans les mois qui ont suivi réclament tous des dédommagements pour licenciement abusif.

Selon une grossière estimation, les sommes demandées totaliseraient environ un million et demi de francs. Or Swissmetal, qui a récemment refusé des commandes par incapacité financière d'acheter de la matière première n'a pas forcément les moyens de sortir cet argent.

De plus, si un juge devait suivre le groupe métallurgique et conclure à l'illégalité de la grève, une grosse partie des prétentions financières des anciens grévistes deviendrait automatiquement caduque.

Troisième hypothèse

Il existe une troisième hypothèse, qui d'ailleurs n'exclut pas les deux autres, Swissmetal pourrait vouloir faire un coup médiatique, car il est certain que les médias vont largement reprendre cette histoire peu banale dans l'histoire des conflits du travail en Suisse.

Il y a notamment les actionnaires à rassurer, puisque le titre est passé de 29 à 26 francs depuis la publication des derniers résultats trimestriels qui indiquent que le groupe a stagné entre fin juin et fin septembre.

En fait, selon cette dernière hypothèse, Swissmetal appliquerait la théorie du bouc émissaire : en communiquant qu'Unia est seul responsable de ce qui s'est passé, le groupe se dédouanerait de ses propres erreurs.

Documents

Communiqué de presse SM - 06.12.06.pdf 34.59 KB

A écouter

RSR - Journal du 12h30 - interview de Renzo Ambrosetti, co-président de Unia
RSR - Forums du 6 décembre - analyse de Fabrice Gaudiano
RSR - Journal du matin du 6 décembre - explications de Jacques Allaman

A voir

TSR - Le Journal de 19h00 du 6 décembre 2006 - Interview de André Daguet

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Le syndicat Unia
Swissmetal
Actualisé le 20.01.07 par webmaster
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