Restructuration de Swissmetal

Quelques concessions, mais pas à Reconvilier

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Le Journal du Jura
Samedi 30 juin 2007
Auteur : Philippe Oudot
Les discussions entre partenaires sociaux ont permis de réduire de 21 à 11 le nombre de suppressions d'emplois durant la 1re phase. Mais Swissmetal a refusé de prolonger de 14 à 30 jours le délai de consultation.
Chez Swissmetal, les premières lettres de licenciement ont été envoyées. Le groupe a en effet refusé d'entrer en matière sur la demande faite par les commissions et les syndicats de prolonger le délai de consultation prévu par la CCT de 14 à 30 jours. Il a toutefois accepté de revoir à la baisse le nombre de suppressions d'emplois prévus lors de la première phase.

Pour rappel, Swissmetal avait annoncé le 12 juin dernier son intention de supprimer un quart de ses effectifs d'ici à la fin de l'année. Soit 153 postes de travail. Un nombre qui, en réalité, se monte à 208, compte tenu du fait qu'une bonne cinquantaine de personnes travaillant dans des départements non productifs (technique, maintenance, logistique) seront licenciées mais se verront proposer un nouvel emploi à la production.

La restructuration annoncée était prévue en deux phases, avec 65 suppressions de postes à fin juin (44 à Dornach, et 21 à Reconvilier). Sur ce nombre, 21 devaient se faire par le biais de licenciements secs (14 à Dornach et 7 à Reconvilier), les 44 autres portant sur des licenciements formels avec proposition de réengagement à la production (31 à Dornach, 13 à Reconvilier).

Au terme de la phase de consultation, les syndicats et les commissions ont finalement réussi à arracher à Swissmetal quelques concessions. Le nombre de licenciements a pu être réduit pratiquement de moitié, mais cela ne concerne que le site de Dornach. Là, le nombre passe de 14 à 4, alors que les 7 prévus à Reconvilier sont maintenus. Cela n'a toutefois pas empêché le nouvel encadrement de la Boillat de demander au personnel d'effectuer des heures supplémentaires le samedi, et de lui proposer de réduire ses vacances pour venir travailler...

Quant aux propositions de reclassement, elles sont réduites de 5 unités, à 39: il y en a 28 au lieu de 31 à Dornach, et 11 au lieu de 13 à Reconvilier.

Membre du comité directeur d'Unia, Fabienne Blanc-Kühn constate que les négociations avec le management de Swissmetal restent toujours aussi pénibles. Si elle se félicite du fait que les licenciements ont pu être réduits de moitié, elle déplore l'intransigeance du groupe sur la prolongation du délai de consultation.

Si Swissmetal a refusé de prolonger le délai de consultation à 30 jours pour la 1re phase, le groupe l'a en revanche accepté pour la 2e phase. Celle-ci devrait démarrer cet automne, indique Sam Furrer, responsable du développement et de la communication de Swissmetal.

Sur quelle base de discussions porteront les futures négociations? Au dire de Sam Furrer, cela devrait concerner 142 suppressions de postes (153 -11). Un nombre qui pourrait toutefois encore évoluer d'ici là. Le porte-parole de Swissmetal n'exclut en effet pas que certains des emplois «sauvés» dans le domaine de l'outillage au cours de la 1re phase viennent s'ajouter aux 142 prévus, dans la mesure où ils pourraient être externalisés.
S'agissant des 142 prévus, ils se répartissent à raison de 73 à Reconvilier (66 licenciements effectifs, 7 reclassements) et de 70 à Dornach (53 licenciements et 17 reclassements).

Porte-parole d'Unia, Bruno Schmucki relève que pour le moment, il s'agit toutefois de chiffres théoriques, dans la mesure où Swissmetal n'a pas encore précisément déterminé les postes touchés. Dans tous les cas, il espère bien que les futures négociations permettront d'en réduire le nombre.

Et le plan social ?

Les négociations engagées l'automne dernier pour élaborer un plan social à l'attention des futurs licenciés de Swissmetal n'ont toujours pas abouti. Comme le souligne Bruno Schmucki, il reste encore plusieurs points de désaccord importants qui touchent en particulier les indemnités de départ et les retraites anticipées. Si les syndicats et les commissions espèrent que les négociations pourront être conclues avant la pause estivale, le syndicaliste souligne néanmoins qu'il n'est pas question d'accepter un plan social au rabais.


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