Résultat de Swissmetal au 1er trimestre

Le bénéfice divisé par deux!

Source et copyright :
Le Journal du Jura
Jeudi 10 mai 2007
Auteur : Philippe Oudot
A la veille de l'assemblée des actionnaires, Swissmetal revient sur la marche des affaires. Il corrige notamment le bénéfice du 1er trimestre, qui passe de 2,2 à 1,16 mio. Et rappelle que le groupe n'a pas terminé sa restructuration.
Pas de chance pour Swissmetal: contrairement au bénéfice net annoncé le 24 avril pour le 1er trimestre - 2,240 mios de francs -, celui-ci n'est en réalité que de 1,16 mio! La raison de cette division par deux du résultat net provient de la vente des actions propres (pour 1,1 mio de francs) utilisées pour payer en partie le rachat de la société de distribution Avins Industrial Product. Ces titres avaient été acquis au préalable sur le marché, indique Swissmetal dans la lettre d'information qu'il vient de publier à l'attention de ses clients, actionnaires, partenaires, ainsi que du personnel.

En fait, précise le groupe, selon les normes comptables en vigueur, le gain de la vente des actions propres doit être imputé aux capitaux propres et pas enregistré dans le compte de résultat.

Dans son bulletin d'information, le CEO Martin Hellweg en profite pour tirer au clair divers points. Si le 1er trimestre a bien démarré, la flambée du cours des matières premières pèse lourd sur les marges du groupe et l'oblige à être sélectif dans sa prise de commandes, du fait des charges énormes de préfinancement.

Ce que cela signifie concrètement? «Avec des matières premières aussi chères, nous devons réfléchir à deux fois avant d'accepter des commandes. Nous tenons compte de différents critères: surtout le type de produits et la marge sur le produit, mais aussi l'importance du client et de la commande», explique Sam Furrer, chef du développe-ment et de la communication.

Martin Hellweg pointe aussi du doigt «les coûts énergétiques qui ont nettement augmenté, tout particulièrement à Reconvilier» (voir «Cette chère énergie...»). Une situation qui va obliger le groupe «à prendre les mesures qui s'imposent», laissant planer le doute sur ses intentions.

Plus loin, le CEO constate qu'en dépit des mesures de restructurations déjà engagées, le groupe n'a pas encore terminé sa transformation. Pour l'heure, le rendement du capital n'atteint en effet que 5%, alors qu'il devrait être de 9%. «Il reste donc encore de quoi faire, c'est-à-dire terminer les projets et initiatives en cours, en particulier la mise en œuvre de notre important programme d'investissement dans une installation moderne de transformation à chaud destinée aux sites en Suisse», relève Martin Hellweg. Une installation dont la mise en route est prévue dans le courant du mois de juin et qui devrait être opérationnelle en 2008. Sam Furrer précise que ce sera le cas pour la grande partie des installations de transformation à chaud, mais peut-être pas encore de toutes. Par exemple le four Osprey? «Je ne peux pas donner de détails à ce sujet», indique-t-il.

Par ailleurs, ce nouveau centre de transformation à chaud aura des conséquences en termes d'emploi. C'est pour cela que le groupe est en train de négocier un plan social avec les commissions et les syndicats afin de trouver une solution financièrement acceptable pour Swissmetal, et socialement supportable pour les collaborateurs. Que prévoit ce plan social? «Nous avons convenu avec nos partenaires sociaux de ne pas communiquer sur le sujet en public pendant que les négociations sont toujours en cours», observe Sam Furrer.

Achat, mais aussi vente

Dans le bulletin d'information, Martin Hellweg indique que Swissmetal cherche toujours à acquérir un site en Asie. Plusieurs offres se sont présentées, mais ont été abandonnées après examen. Par ailleurs, il note aussi qu'en tant qu'entreprise cotée en bourse, un rachat n'est pas exclu: «Celui qui est prêt à investir les fonds nécessaires peut acheter une partie plus ou moins importante de Swissmetal.» Le groupe aurait-il changé d'avis depuis l'an dernier, quand un groupe d'investisseurs voulait racheter la Boillat? «Non, tranche Sam Furrer, car ce qu'ils voulaient aurait entraîné un splitting du groupe, ce qui est contraire à notre stratégie.» En revanche, Swissmetal imagine parfaitement une collaboration constructive avec un partenaire dans la mesure où elle s'inscrit dans sa stratégie.

Cette chère énergie

S'agissant de l'augmentation de l'électricité invoquée par Martin Hellweg, Antonio Sommavilla, chef de la communication de FMB, indique que le distributeur pratique une politique de prix orientée sur le marché, qui tient compte de l'évolution du prix de l'énergie, légèrement à la hausse. Quand FMB signe des contrats avec ses clients industriels, elle tient aussi compte de leur profil de consommateur. En l'occurrence, le contrat avec Swissmetal a été signé à fin 2004 et court jusqu'en 2009. Il fixe le prix en fonction de la quantité d'énergie commandée, des modalités de prélèvement du courant et des prix du marché. Suite à la restructuration de la Boillat, l'an dernier, la consommation a diminué et le profil de prélèvement, ainsi que le prix du marché ont changé, entraînant une modification du prix - qui est stipulée dans le contrat. Antonio Sommavilla précise que lors des discussions avec Swissmetal à ce propos, FMB a fait preuve de grande flexibilité en tenant compte de la situation difficile du groupe, tout en respectant les termes du contrat. Et pour montrer sa bonne foi, FMB a même proposé à Martin Hellweg d'aller voir ce qu'offre la concurrence.



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Actualisé le 10.05.07 par webmaster
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