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La soupe populaire d’anniversaire aura un arrière-goût de soupe à la grimaceUne manifestation a lieu vendredi 17 novembre pour rappeler que la crise de la Boillat a débuté il y a deux ans
Mais le feu couvait sous la cendre. Il s’est réveillé le 8 décembre lorsque Swissmetal décidait que la fonderie serait transférée à Dornach. Nouvelle flambée le 12 décembre avec la destitution de Patrick Rebstein, une modification du protocole d’accord qui a constitué une des causes du déclenchement de la deuxième grève (25 janvier 2006). Ce nouvel arrêt de travail a engendré un extraordinaire mouvement de solidarité. En pleine grève, Swissmetal décidait le licenciement de 21 cadres (31 janvier), de 120 employés (8 février) puis le rachat de l’entreprise allemande Busch-Jaeger (10 février). Sous la pression du syndicat, la grève a été suspendue le 23 février mais le travail n’a repris que le 2 mars. Débutait alors le temps de la médiation de Rolf Bloch, médiation à laquelle Swissmetal a mis un terme le 27 juin. Une ambiance de travail entre peur et incompétence Aujourd’hui, la Boillat travaille. Plutôt mal que bien selon les ouvriers qui nous ont répondu. Dans les ateliers, la fatigue, la résignation et la peur règnent en maîtres. Tout comme l’incompétence. Plusieurs machines sont arrêtées. Les nouveaux responsables tentent de les faire fonctionner, souvent sans succès. Il arrive même que des ordres erronés créent de gros problèmes. Des cadres licenciés, aucun n’a été réengagé. Bien des employés au savoir-faire reconnu ont quitté ou quittent le navire. Le souvenir de la «qualité Boillat» s’estompe. Les clients se détournent de l’entreprise. Les commandes n’arrivent plus qu’au compte-gouttes. «Tout ce que Hellweg et Swissmetal ont réussi, avec leur stratégie et leurs décisions incompréhensibles, c’est un incroyable gâchis. Il est évident que la situation actuelle ne pourra plus durer longtemps. Swissmetal va se casser la figure, c’est immanquable», nous confiait hier un ancien cadre. Comme beaucoup d’autres, il craint le pire pour la Boillat. «Le site de Reconvilier, pilier central de Swissmetal» Tout autre son de cloche chez Swissmetal où l’on estime que «la productivité de l’usine de Reconvilier a augmenté pour atteindre un niveau comparable à celle de l’année passée à la même période. Le taux de produits (spécialités) fabriqués reste le même. Les indicateurs montrent que notre qualité répond à la demande de nos clients, sans augmentation des réclamations.» Quant au taux d’absentéisme, il est quasi revenu à la normale. La porte-parole Lucie Lusa ajoute que la stratégie annoncée est maintenue et que «le site de Reconvilier, avec son savoir-faire et son excellente position dans le marché global des spécialités, est un pilier central de la stratégie du groupe». Selon les chiffres fournis par Swissmetal, la Boillat occupe actuellement 263 personnes. «Un certain nombre d’employés licenciés a été réengagé, dont certains avec un contrat à durée déterminée. Mais nous ne publions pas les détails», précise encore le groupe métallurgique. Article précédent | Article suivant | Sommaire des articles Sur le même sujet
Actualisé le 19.12.06 par webmaster
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