Swissmetal exige réparation après la grève

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Swissinfo et les agences
Mercredi 6 décembre 2006
Conséquence du débrayage historique de février sur son site du Jura bernois, le groupe métallurgique veut être dédommagé. Le syndicat Unia est dans sa ligne de mire.
Swissmetal, qui a entamé les démarches devant la justice, évalue le préjudice subi entre 5 et 10 millions de francs suisses.

Swissmetal va attaquer Unia en justice. Dans un communiqué diffusé mercredi, le groupe affirme avoir déjà entrepris les premières démarches juridiques.

«Il n'y va pas seulement de l'intérêt d'une entreprise, mais aussi de l'intérêt public, que la grève à Reconvilier et ses conséquences soient clarifiées d'un point de vue légal», estime Swissmetal.

La société dirigée par Martin Hellweg considère sa démarche comme une contribution au débat public sur la légalité des grèves et la paix du travail. Elle avait entamé la rédaction d'un livre sur le conflit social, mais cette démarche a été arrêtée. Swissmetal estime désormais qu'une action en dommages et intérêts «sera plus objective».

Pour le groupe, Unia n'a pas respecté son obligation contractuelle. Cette dernière consiste à ses yeux à faire d'abord respecter la paix du travail.

Les tribunaux ne se saisiront toutefois pas de l'affaire avant quelques semaines, car la loi bernoise impose qu'une conciliation soit d'abord tentée.

Unia reste serein


«Il est clair pour nous que les reproches de Swissmetal n'ont aucun fondement. Nous appréhendons plutôt calmement la perspective de la plainte annoncée», déclare à swissinfo Nico Lutz, responsable du département communication et campagnes d'Unia.

«Cette grève est la conséquence de la rupture par la direction de l'entreprise de l'accord de 2004, poursuit le syndicaliste. Elle a été décidée par le personnel, et nous l'avons soutenue. Nous avons ensuite proposé une médiation. La direction de Swissmetal est responsable du prolongement de l'arrêt de travail du fait de ses décisions erronées, notamment celle de licencier l'ensemble de ses cadres.»


Un conflit vieux de trois ans


La grève qui a secoué l'usine de Reconvilier a duré du 25 janvier au 23 février dernier. Les ouvriers du site considéraient qu'il s'agissait en fait de la continuation du mouvement qui avait eu lieu entre le 16 et le 25 novembre 2004, Swissmetal n'ayant à leurs yeux pas respecté la parole donnée à l'issue de ce conflit.

Le cœur du problème réside dans la restructuration qu'opère l'entreprise sur son site du Jura bernois. Les effectifs y ont été ramenés de 360 employés en 2003 à quelque 240 aujourd'hui.

Septante-cinq postes ont été biffés cette année uniquement. A terme, Swissmetal n'entend plus employer que 150 à 200 collaborateurs à Reconvilier.

A noter que la grève a eu un impact sur les résultats du groupe, surtout en raison des retards pris dans les livraisons et du refus de certaines commandes, en raison de l'incapacité du groupe à y répondre. Sur neuf mois, le bénéfice net de la firme n'en a pas moins a bondi de 17% à 3,1 millions de francs.


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