Les choix stratégiques de Swissmetal relèvent de la pure incompétence

L'Association Nouvelle Boillat remonte au créneau avant une vague de licenciements

Source et copyright :
Le Quotidien Jurassien
Samedi 20 octobre 2007
Auteur : Dominique Bernardin
La décision de Martin Hellweg, directeur général (CEO) de Swissmetal, de fermer la fonderie et de démonter les presses à la Boillat a et aura des conséquences désastreuses. Elle est à l'origine de deux grèves, d'une hémorragie de clients, d'une perte du savoir-faire et d'une diminution de la qualité, de la productivité et des résultats. C'est ce que déclare dans un communiqué l'Association Nouvelle Boillat (ANB) qui précise aussi que la réduction annoncée de presque 20% de la capacité de production par des licenciements constitue une mesure absurde en période de bonne conjoncture.
Swissmetal a choisi Dornach comme lieu d'implantation de la nouvelle presse pour «des raisons de logistique et pour la situation géographique jugée avantageuse du site soleurois». Il s'agit en réalité d'une aberration technique, rétorque l’ANB. Les produits pressés à Dornach (barres, tubes et profilés de grand diamètre) ne demandent que peu de puissance (moins de 2000 tonnes) alors que ceux de Boillat (barres et fils de petit diamètre souvent en alliages spéciaux) exigent au contraire une forte poussée (jusqu'à 5000 t).

La grande presse à Dornach est une aberration technique

De plus, les quantités pressées sur le site soleurois ne sont que de petits lots, d’où de nombreux changements d'outils et des mises en train fréquentes. Pendant ce temps, la machine ne fonctionne pas. Ce qui ne serait pas le cas à Reconvilier où les lots concernent plusieurs tonnes. Le gain financier envisagé à Dornach est donc quasiment nul alors qu'une presse «universelle» à la Boillat permettrait d'offrir plus de puissance, de minimiser les opérations nécessaires pour atteindre les dimensions et les caractéristiques finales et, par conséquent, de diminuer les frais d'exploitation et d'investissements.
En outre, la grande presse sera utilisée à 80% pour des produits Boillat. «Concentrer les presses est une mauvaise solution industrielle à un faux problème économique. En réalité, la synergie sera négative», poursuit l'association. Elle suggère l'installation d'une nouvelle presse à Reconvilier, adaptée à sa production et à son évolution, et la modernisation d'une des presses de Dornach pour ce qui y est fabriqué.

Comparer les productivités relève de la mauvaise foi

Pour Swissmetal, «la productivité de la fonderie vétuste de Dornach serait supérieure à celle moderne de Reconvilier». Selon l'ANB, une telle affirmation révèle à nouveau l'incompétence et la mauvaise foi de Martin Hellweg et de ceux qui l'écoutent. Pour prétendre cela, ils divisent simplement des tonnes par un nombre de personnes, sans prendre en compte la diversité et la complexité des alliages coulés à la Boillat.

«Une telle ineptie a bien sûr des conséquences: les ébauches fournies à Reconvilier par Dornach entraînent une baisse de productivité, une augmentation des retours de commandes et une désaffection croissante des clients», constate l'association dans son véritable réquisitoire. Elle n'hésite pas à parler de paranoïa à propos du directeur de Swissmetal: «Le CEO n'a jamais admis que les seuls points forts du groupe étaient à Reconvilier et qu'au lieu de les détruire, il fallait les utiliser, les valoriser et les renforcer… Une telle succession d'aberrations, un tel entêtement dans l'erreur et l'incohérence, un tel acharnement unilatéral relèvent manifestement d'une intention de nuire à Boillat… C'est à cause de son incompétence et de cette paranoïa aveugle des autocrates que le CEO conduit vers les récifs le radeau Swissmetal», conclut l'ANB.


Article précédent | Article suivant | Sommaire des articles

Sur le même sujet :

Actualisé le 21.10.07 par webmaster
Haut de la page | Page précédente | 'Imprimer la page dans un format adapté à l'imprimante