Humour : les tribulations d'André Klopfenstein à Reconvilier

Le «Klopf», à la Boillat, aboya...

Source et copyright :
Le Journal du Jura
Mercredi 31 janvier 2007
Auteur : Vincent Kohler
Sur les traces d'Arc Presse, le reporter André Klopfenstein sillonne la région.
Propos recueillis par Jean du Jeanbrenin.
Reconvilier, usine Boillat, devant l'entrée. A l'horloge principale, il est exactement 13 h 40 minutes et 74 secondes.

- Un des événements les plus marquants de l'année écoulée, c'est sans conteste la grève à Swissmetal. André Klopfenstein, vous y étiez, vous avez vécu ces moments forts, votre sentiment aujourd'hui...

- L'émotion est encore palpable, je sens les larmes poindre et ma gorge se nouer telle la corde autour du cou d'un ouvrier condamné. Je dépose ce modeste, mais si beau bouquet de jonquilles de janvier - Eh oui, il n'y a plus de saisons! - à l'endroit même où la révolte gronda!

- André, vous avez suivi pour nous cette grève...

- J'étais à une dizaine de mètres derrière elle, j'avais de la peine à la suivre, elle courait vite... mais elle a fini par s'essouffler.

- André, il y a eu un grand mouvement de solidarité, plusieurs milliers de personnes étaient venues soutenir les grévistes...

- Ah! vous savez, dans le métal, faut savoir rester soudé. Ce fut un bras de fer permanent. Ils ont su garder un moral d'acier!

- André, malgré les pressions, les employés semblaient tenir le coup...

- Ils n'ont pas tenu celui de leur patron assez fort. Il a d'ailleurs été proche de l'asphyxie, il avait le visage complètement cyanosé, les yeux exorbités, les lèvres exsangues, Martin Hellweg était à mes côtés... Mais les ouvriers ont dû lâcher prise. Une grève, c'est souvent une question de coûts.

- Rappelons, André, que les ouvriers protestaient contre la fermeture de la fonderie et les nombreuses suppressions de postes annoncées.


- Si les postes avaient été supprimés, ils n'auraient jamais pu recevoir leur lettre de licenciement en courrier A.

- André, une grève similaire avait eu lieu en 2004. La direction avait pourtant décidé d'investir dans l'usine Boillat...


- Oui. Eh bien! c'est finalement les ouvriers qui ont décidé d'investir l'usine. Comme quoi, un patron tient plus à son bénéfice qu'il ne tient ses promesses. Et comme le dit le proverbe chinois: ‹Les patrons sont comme les chats dans une litière. Instinctivement, ils remuent tout pour cacher ce qu'ils ont fait!› Fin de citation.

- André, les ouvriers étaient décidés à tenir jusqu'au bout...


- Ils auraient pu suivre l'exemple de leurs collègues anglais qui avaient racheté une mine de charbon vouée à la faillite, qui l'ont dirigée et qui en sont actionnaires. A ce jour, elle n'est plus en faillite. Voilà, mon cher Jean, je dois maintenant vous laisser. Je dois partir pour Saignelégier pour suivre une course de traîneaux. C'était André Klopfenstein... Houa, houa!

- Que se passe-t-il?

- L'ouvrier à Boillat, mais la caravane passe... en direct de Reconvilier où, apparemment, le monde appartient à ceux qui ont des ouvriers qui se lèvent tôt. Pour Arc Presse, Tokyo.


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Actualisé le 31.01.07 par webmaster
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