Une agonie qui n'en finit pas

Source et copyright :
Le Journal du Jura
Jeudi 25 janvier 2007
Auteur : Philippe Oudot
C'est un bien triste anniversaire qu'on célèbre aujourd'hui. Il y a un an jour pour jour, les 350 employés de la Boillat se mettaient en grève pour la 2e fois en 14 mois. Non pas par plaisir, par esprit frondeur, ou par opposition à tout changement, comme l'a prétendu le management de Swissmetal. Mais pour sauver leur outil de travail très performant et leur savoir-faire exceptionnel reconnu dans le monde entier par des clients aussi prestigieux que Boeing. Des compétences menacées par la stratégie aberrante du conseil d'administration et de la direction. Malgré la détermination des grévistes, le soutien de nombreux clients et de toute une région, l'épreuve de force a échoué. Mais cela l'enlève rien au bien-fondé de leur lutte.

Ce soir, à 18 h, le mouvement des Femmes en colère invite la population à se rassembler à Reconvilier. Une manifestation de commémoration, bien sûr, mais aussi de soutien à ceux qui continuent de trimer sous la férule de Hellweg & Co. Et qui assistent, impuissants, à l'agonie de ce fleuron industriel qu'était la Boillat. Car, malgré les propos lénifiants de la direction qui prétend que la situation s'est normalisée à Reconvilier, force est de constater qu'il n'en est rien. Pas étonnant, quand on licencie tous ses cadres, un tiers de son personnel, et qu'on liquide les matières premières nécessaires à la production pour renflouer les caisses du navire qui prend l'eau de toutes part. Pas besoin d'être diplômé de l'Université de Rochester pour comprendre cela. Il n'y a que des vautours de la finance, obnubilés par les profits à court terme, pour continuer à faire confiance à Martin Hellweg.

A l'heure où les ex-managers de Swissair défilent sur le banc des accusés, on ne peut s'empêcher de tirer un parallèle. Dans la compagnie aérienne, les pontes ne connaissaient pas grand-chose au monde du transport aérien. Chez Swissmetal, les spécialistes compétents ont été licenciés ou poussés vers la sortie. Dans la compagnie aérienne, les prétendus top-managers ont jeté de la poudre aux yeux avec leur stratégie du chasseur. Jusqu'au grounding. Chez Swissmetal, Martin Hellweg continue à faire illusion et à passer pour le sauveur du groupe. Alors qu'il n'en est que le fossoyeur.


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Actualisé le 25.01.07 par webmaster
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