Swissmetal Boillat | Rencontre entre la direction et une délégation de décolleteurs

La situation s'améliore un peu

Source et copyright :
Le Journal du Jura
Samedi 4 novembre 2006
Auteur : Philippe Oudot
Une délégation de décolleteurs a rencontré hier matin des membres de la direction de Swissmetal pour faire le point de la situation. Au dire des participants, les délais sont un peu mieux respectés.
Hier, une délégation de clients décolleteurs de la Boillat, accompagnée de Jean-Daniel Renggli et de Sandrine Javet, respectivement secrétaire général et secrétaire générale adjointe de l'Association des fabricants de décolletages et de taillages (AFDT), a été reçue à Reconvilier par deux représentants de la direction de Swissmetal. A savoir Sam Furrer, responsable du développement et de la communication, et Roderick Tanzer, chef des ventes pour le secteur décolletage. Cette rencontre était la troisième de l'année.

Comme l'a indiqué au JdJ Sam Furrer, elle s'est déroulée dans un climat ouvert, positif et constructif. «Nous avons discuté des différents problèmes qui préoccupent nos clients et avons répondu à leurs questions. Nous avons également profité de leur présenter les deux responsables ad interim de l'usine de Reconvilier, Hanspeter Weidlich, chef du finishing, et Karl Meyer, chef du planning.»

Interpellé par le JdJ, Jean-Daniel Renggli n'a pas voulu donner de détails sur la réunion d'hier, se contentant de relever qu'il y avait eu quelques progrès ces dernières semaines en termes de qualité et de respect des délais de livraison. Des propos que confirme un des participants, relevant toutefois qu'on est encore bien loin de la situation qui prévalait avant la grève: «En fait, la Boillat fait de son mieux avec les moyens qui lui restent», commente-t-il sobrement.

Pas de quoi pavoiser

Tout en admettant que Swissmetal respecte un peu mieux les délais de livraison, un décolleteur de la région parle néanmoins d'un «terrible gâchis» à propos de ce que la direction du groupe a réussi à faire du fleuron du groupe Swissmetal qu'était la Boillat. «En une année, une bonne partie du savoir-faire accumulé au fil des ans est parti en fumée. A tel point qu'aujourd'hui, les cadres qui dirigent l'usine se retrouvent dans la situation d'une start-up sans expérience qui doit pratiquement réinventer la roue...»

Si les délais de livraison sont aujourd'hui un peu mieux respectés, un autre décolleteur ne cache pas son inquiétude quant à l'avenir. «Swissmetal assure que la fonderie continuera de fonctionner en 2007. Peut-être. Mais qu'en sera-t-il après?», s'interroge-t-il. Aujourd'hui, il a certes trouvé d'autres fournisseurs pour certains alliages, même si la qualité n'est pas la même et pose souvent des problèmes d'usinage. Mais pour certaines spécialités très pointues, il n'existe pas d'alternative à la Boillat.

Ou alors, relève un autre décolleteur client, il faut carrément changer de cap et tourner la page des alliages cuivreux. «Sur pression de nos propres clients, nous avons par exemple opté pour l'acier pour fabriquer certaines pièces», confie notre interlocuteur.

Mais ce qui lui fait particulièrement mal, «c'est de voir l'attitude arrogante de la direction générale à notre égard. Dans notre secteur, nous ne sommes certes pas de gros clients en terme de tonnage, car nous fabriquons des pièces de petite dimension. Mais les alliages que nous commandons sont souvent des spécialités à forte valeur ajoutée qui ont été développées pour nos besoins spécifiques. Or, cette multitude de spécialités dérange visiblement le management de Swissmetal. Celui-ci préférerait produire en grande quantité des produits plus standards et nous obliger à nous adapter. Mais en cherchant à nous forcer la main, ils nous poussent à nous orienter vers d'autres matériaux - l'acier par exemple.»

Ça avance à Dornach

Sur le site de Reconvilier, Sam Furrer indique que la productivité a sensiblement augmenté. Conformément aux recommandations de l'expert Jürg Müller, la direction a réengagé passablement de personnel, si bien qu'aujourd'hui l'usine compte environ 240 collaborateurs. Il précise qu'une partie de ces nouveaux employés est au bénéfice d'un contrat à durée indéterminée, les autres étant engagés de façon temporaire. Quant à la qualité des produits, il assure que les contrôles qualité se déroulent normalement «et que ceux-ci n'ont pas mis en évidence des problèmes particuliers».

S'agissant du site de Dornach, Sam Furrer indique que pour la nouvelle presse, tout se déroule selon la planification. Le bâtiment où elle sera installée est presque achevé. Quant à la gigantesque machine proprement dit, elle est actuellement en construction chez le fabricant et devrait être livrée d'ici à la fin de l'année. Une fois installée, les premiers tests devraient se dérouler en été 2007.



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Actualisé le 19.11.06 par webmaster
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