Mieux vaut ne pas s'en laisser conter...

Editorial de Philippe Oudot

Source et copyright :
Le Journal du Jura
Samedi 30 septembre 2006
Auteur : Philippe Oudot
Il se passe des choses bien étranges dans le monde de la finance. Hier, près de 100 000 actions Swissmetal ont été échangées - en bonne partie hors Bourse. Une forte activité qui a fait flamber le titre UMS: après avoir atteint 24 fr. 50 dans la journée, il a clôturé la séance à 24 fr. Ainsi donc, depuis le 30 juin, la valeur de l'action a augmenté de 50%! Ces derniers mois, la Bourse suisse a certes aussi bien progressé, mais c'est sans commune mesure avec l'envolée du titre de Swissmetal. A l'évidence, on est donc en pleines grandes manœuvres dans les coulisses.

Pourtant, à y regarder de plus près, rien ne justifie un tel boom. En tout cas pas les performances réelles de Swissmetal au 1er semestre. Avec le président de l'Association Nouvelle Boillat et un analyste financier, Le JdJ s'est penché sur ces fameux résultats que Martin Hellweg avait qualifiés de «réjouissants» le 22 août dernier. En fait, le qualificatif de «préoccupants» conviendrait mieux. Quand le groupe affirme par exemple que son résultat d'exploitation (EBIT) a progressé de 129% à 6,5 mios de francs par rapport à la même période de 2005, il donne l'impression que la productivité s'est envolée. Or, l'EBIT comprend le bénéfice de 6 mios de francs réalisé sur la vente de métaux à partir du stock. Donc sans avoir apporté la moindre valeur ajoutée. Voilà qui donne un autre éclairage sur le résultat d'exploitation.

Le CEO ne s'est pas non plus vanté du taux de rentabilité du groupe, dont il a fixé l'objectif à 9%. Un seuil minimal pour assurer une rémunération correcte aux actionnaires-investisseurs. Or en 2005, ce taux n'était que de 1,8%, et cette année, Martin Hellweg a affirmé à la Handelszeitung qu'il se situerait entre... 0 et 5%!

Quant à l'endettement du groupe, il s'est fortement accru au 1er semestre 2006, passant de 39 à 86 mios de francs - dont trois quarts de fonds à court terme. Une épée de Damoclès au cas où les banques ne renouvelleraient leurs lignes de crédit. Certes, Swissmetal se vante d'avoir des stocks valant 125 mios de francs. Peut-être, mais le groupe ne peut vendre ses actifs et continuer de produire. C'est dire que la valeur de ce bas de laine ne serait déterminante que dans le cadre de la liquidation du groupe...



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Swissmetal - rapport semestre 1-2006 - F.pdf 409.67 KB

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