Swissmetal casse la médiation

Source : 24 heures
Date : mercredi 28 juin 2006
Auteur : Philippe Rodrik
Copyright : 24 heures
La direction de Swissmetal, société domiciliée à Dornach (canton de Soleure), ne veut plus entendre parler de la structure de médiation proposée à la fin de l'hiver dernier par l'ex-chef du Département fédéral de l'économie, Joseph Deiss. Cette rupture pourrait paradoxalement favoriser le retour à une relative quiétude à la Boillat. Au moins pour un certain temps.

Le président du directoire, Martin Hellweg, s'est en effet engagé hier à respecter les solutions présentées par le pilote de la médiation, Rolf Bloch. Suggérées par l'expert neutre Jürg Müller, elles avaient été approuvées le 15 juin par Unia, Swissmetal et Swissmem, l'association patronale de l'industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux. Seuls les neuf représentants du personnel au sein de la médiation avaient rejeté le plan «Müller/Bloch».

Le lundi 19 juin, lors de l'assemblée du personnel, une majorité des présents semblaient prêts, à contrecœur, à accepter les mesures proposées. Il fut toutefois décidé de prendre le temps de les étudier, avant de prendre une décision lors d'une assemblée ultérieure, d'ici à la fin du mois. Celle-ci n'est toutefois pas encore fixée.

Fin du suspense

La direction de Swissmetal ne pouvait pas se présenter à l'assemblée générale des actionnaires, après-demain, en laissant subsister un tel suspense. Celui-ci paraît donc terminé. Rien ne laisse en effet supposer qu'une majorité du personnel n'adhère à la ligne dure incarnée par Nicolas Wuillemin. En cas de surprise, Swissmetal a déjà annoncé qu'il serait contraint de convertir l'usine du Jura bernois en centre logistique où ne seraient employées qu'une vingtaine de personnes.

Fabienne Blanc-Kühn, du syndicat Unia, dénonce la rupture décidée par l'entreprise soleuroise, tout en acceptant de poursuivre le dialogue auquel la direction s'est engagée hier. «Swissmetal abandonne une voie susceptible de résoudre lentement des blocages encore persistants», regrette Rolf Bloch.

Menaces chez les clients


Après 37 jours de grève au début de cette année, dix en novembre 2004, toutes les parties paraissent obligées d'y croire. En deux ans, les effectifs sont déjà passés de 400 à 200 collaborateurs. De nombreux postes sont aussi menacés chez des clients de Swissmetal, faute d'approvisionnement. L'entreprise tessinoise Premec, employant 300 personnes, a déjà manifesté ses vives inquiétudes le mois dernier.


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Actualisé le 28.06.07 par webmaster
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