Point de vue : Hellweg fonce tête baissée

En mettant brutalement fin au processus de médiation, Martin Hellweg montre une nouvelle fois son vrai visage. Celui d'un patron autoritaire, qui ne supporte pas qu'on vienne mettre le nez dans ses petites affaires. Il y a dix jours, il avait certes créé la surprise en acceptant les propositions de l'expert Jürg Müller. Pour la première fois, le big boss donnait l'impression de reculer en acceptant de réengager une dizaine de cadres et quelques employés licenciés, de nommer un responsable d'usine, et de prolonger temporairement la durée de vie de la fonderie. Mais en réalité, il ne faisait pas la moindre concession. En effet, contrairement à ce qu'il avait annoncé en février dernier pour justifier le rachat de Busch-Jaeger, l'usine allemande est absolument incapable de fabriquer la palette de produits Boillat. En particulier les instruments d'écriture dont Swissmetal voulait justement délocaliser la production à Lüdenscheid. Cela signifie que sous peine de perdre ses clients, Hellweg n'avait pas d'autre choix que de mettre en œuvre les propositions de l'expert. C'est sans doute ce qui explique la disgrâce de Dietrich Twietmeyer, le CEO de Busch-Jaeger. En mars dernier, lorsque Walter Häusermann avait claqué la porte du conseil d'administration, Swissmetal avait annoncé son remplacement par Twietmeyer. Or il n'en est rien, puisque l'Allemand n'est plus candidat... En rompant la médiation, Hellweg démontre qu'il veut rester maître chez lui. S'il doit mettre en place les propositions de l'expert, il veut le faire à sa guise, sans s'embarrasser de l'organe de contrôle prévu par la médiation. Reste à voir si le personnel de la Boillat acceptera de le suivre dans sa manœuvre en fonçant tête baissée. Mais ça, c'est une autre histoire.


Article précédent | Article suivant | Sommaire des articles

Documents liés

Swissmetal | Nouveau tournant dans le conflit de la Boillat