|
Swissmetal | Nouveau tournant dans le conflit de la BoillatLe conseil d'administration et la direction mettent fin unilatéralement à la médiation
Selon Swissmetal, cette délégation, emmenée par le porte-parole du mouvement de lutte Nicolas Wuillemin et «influencée par des forces régionales et patriotiques» (sic!), vise à la destruction de Swissmetal et veut pousser le groupe à la faillite. La direction du groupe reproche surtout à la délégation d'avoir bloqué la situation en empêchant le personnel de la Boillat de se prononcer sur les propositions de l'expert Jürg Müller. Tout d'abord le 19 juin dernier, mais également avant-hier, puisque la séance du personnel qui était prévue a été ajournée, indique Sam Furrer, responsable du développement et de la communication de Swissmetal. Or, tant Swissmetal que le syndicat Unia avaient accepté ces propositions présentées dans le cadre de la médiation. «Depuis dix jours, rien n'est venu de cette délégation. Nous ne pouvons pas continuer ainsi», a tempêté Friedrich Sauerländer. Dans ces conditions, a-t-il affirmé, poursuivre la médiation ne ferait que renforcer l'incertitude qui règne à la Boillat. Et de souligner que les employés sont loin de partager les positions de la délégation. Selon Sam Furrer, le comité de gestion a mené de nombreux entretiens individuels et en groupe la semaine dernière à Reconvilier. Au terme de ces rencontres, il a acquis la conviction que «beaucoup de collaborateurs actifs ne se sentent plus représentés par cette délégation et souhaitent plutôt s'investir dans la reconstruction rapide de Reconvilier». Un pur hasard... L'annonce de la fin du processus de médiation qui tombe trois jours avant l'assemblée générale des actionnaires, est-ce le fruit du hasard? Ainsi interpellé, Sam Furrer indique que cela n'a rien à voir. «En fait, cette décision ne tombe pas trois jours avant l'assemblée, mais dix jours après la séance de médiation au cours de laquelle les parties avaient décidé de se prononcer sur les propositions de l'expert. Et lors de cette dernière rencontre, il n'a jamais été question de présenter des contre-propositions.» Par ailleurs, Sam Furrer indique que la direction souhaite que le personnel de la Boillat procède à de nouvelles élections des membres des commissions d'entreprise et du personnel. «Ce n'est pas à nous de choisir qui en sera membre, mais aujourd'hui elles ne sont plus valablement constituées conformément à leurs propres statuts.» Mises en œuvre Si Swissmetal a décidé de mettre fin à la médiation, le conseil d'administration et la direction vont néanmoins mettre en œuvre les recommandations de l'expert Jürg Müller. L'objectif est de parvenir à une stabilisation rapide de la situation sur le site de la Boillat, afin de pouvoir à nouveau livrer les clients. Toutefois, contrairement à la proposition de l'expert qui prévoyait la nomination d'un organe de surveillance indépendant, Swissmetal envisage l'instauration d'«un dialogue régulier afin de suivre l'évolution de la situation et les progrès réalisés à l'usine de Reconvilier». Pour cela, le groupe entend inviter les partenaires sociaux (l'association faîtière de la branche Swissmem et le syndicat Unia) à y participer. Mais les responsables de Swissmetal ne craignent-ils pas que cette rupture du processus de médiation dresse à nouveau le personnel de la Boillat contre la direction? «Nous avons bien soupesé les risques et avons conclu que c'était la meilleure solution pour permettre à la Boillat de prendre un nouveau départ», souligne Sam Furrer. Certes, le management est bien conscient que les conséquences de ce conflit pèseront encore longtemps dans les relations entre personnel et direction, et qu'il faudra y porter une attention toute particulière. Mais Sam Furrer se dit convaincu que la Boillat saura retrouver une situation normale. Coup de force inacceptable !Le Comité de soutien à la Boillat se dit effaré de la décision, prise unilatéralement par les dirigeants de Swissmetal, de mettre fin à la médiation et de rompre ainsi le dialogue avec les représentants des collaborateurs de la Boillat. Il juge choquante la façon dont le médiateur Rolf Bloch et son expert Jürg Müller sont remerciés. Le comité estime qu'en agissant de la sorte, Swissmetal jette de l'huile sur le feu, aggrave encore le conflit et que la perspective d'une issue favorable s'éloigne encore davantage. «Prise à quelques jours de l'assemblée générale des actionnaires, cette décision a sans doute pour objectif de démontrer que MM. Hellweg et consorts ne s'accommoderont pas d'un processus de médiation pas plus qu'ils ne s'embarrasseront d'un groupe d'accompagnement les empêchant de sévir comme bon leur semble», assène le Comité. Il dénonce les attaques des dirigeants de Swissmetal qui accusent la délégation du personnel d'œuvrer à la destruction du groupe métallurgique et estime qu'ils divaguent en prétendant qu'ils sont sous «l'influence de forces régionales et patriotiques» (sic!)Le Comité de soutien condamne avec vigueur «l'attitude irresponsable et provocante des dirigeants de Swissmetal (...) qui rompent une fois de plus le dialogue et violent leurs engagements. Ce nouveau coup de force doit être dénoncé!» Article précédent | Article suivant | Sommaire des articles Documents liés
Actualisé le 28.06.07 par webmaster
|