Recuit

Toutes déformations à froid, comme le cas du laminage de la leçon précédente, ou autre dans les leçons suivantes, ayant pour objectif de déformer le métal dans un sens comme dans un autre, rendent le métal de plus en plus cassant. Cassant est le contraire de déformable. Tant qu'on peut déformer sans casser, le métal est dit encore ductile. Mais au bout d’un moment, comme la guerre des nerfs entre Hellweg et les employés de la Boillat, après des déformations et des déformations, le métal est devenu tellement cassant que, pour continuer, il faut faire un recuit, pour rendre sa ductilité au métal. Malheureusement pour Hellweg, il ne comprend rien du tout, c’est pourquoi il ne sait pas encore comment recuire les employés de la Boillat [Karl: vu la température des fours de recuit, c'est mieux qu'il ne sache pas].

Le recuit consiste à porter le métal très déformé gentiment jusqu’à une température relativement élevée pour que une « relaxation » puisse avoir lieu, qui rendra le métal à nouveau ductile, pour pouvoir recommencer à le déformer. Cette opération peut être effectuée sous atmosphère protectrice ou non. Tout le savoir-faire en termes métallurgiques et logistiques de ce choix est la propriété intellectuelle de la Boillat.

Les fours Ebner

par Karl

l s'agit en fait de fours de recuit. Hautes cloches dans lequelles on empile des gamelles supportant des torches d'alliages divers, l'intérieur est chauffé à plusieurs centaines de degrés, pour recuire lesdits alliages. C'est-à-dire?

Lorsqu'un alliage sort de la fonderie, les métaux qu'il contient sont dispersés de manière très homogène (ça dépend, des nodules de plomb dans le produit fini peuvent par exemple améliorer l'usinabilité) et leur arrangement est cristallin (ce qui est l'état vers lequel tend un métal lorsqu'il reçoit de l'énergie agitant ses atomes).

Après le passages par la presse (déformation à chaud. S'il n'estpas directement coulé en fil), le fil passe dans diverses machines (tréfileuses, laminoir, etc.) où il est déformé mécaniquement à froid. Cette déformation induit une destruction de la structure cristalline (ou semi-cristalline) de l'alliage, ce qui le rend plus dur. Il s'écrouit. C'est le même principe que la forge, ou l'on tape sur du métal pour le rendre plus dur tout en le déformant. Sauf que, à partir d'une certaine dureté, le fil devient difficile à déformer avec les différentes machines: il devient cassant.

La procédure de recuit vise alors à chauffer l'alliage, en évitant soigneusement de le porter à son point de fusion (où on le dit alors "brûlé"), pour permettre aux atomes de reprendre un arrangement cristallin, plus ductile. Bien sûr, comme il s'agit de torches (de grosses bobines si vous préférez), le fil risque de coller si on chauffe trop, et dans certains cas, il risque de changer de couleur, ou d'être marqué, etc. Donc, la température ne doit pas être trop élevée, et l'opération dure généralement plusieurs heures. Karl vous laisse imaginer toutes les subtilités techniques qu'il ne connaît pas, mais qui sont bien présentes, pour que le fil soit parfait à la sortie du recuit. Ensuite, la déformation mécanique peut reprendre. Bien sûr, le taux d'écrouissage final de l'alliage est très important pour ses caractéristiques mécaniques.

A noter encore que dans ces fours, l'atmosphère est contrôlée, ce qui veux dire que l’air qui y circule n’est par de l’air ambiant mais un gaz neutre pour éviter l’oxydation du métal. Ici il s’agit d’ammoniac.
Actualisé le 24.06.06 par webmaster
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