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Il est moins une, Monsieur HellwegEditorial
Quant à la direction de Swissmetal, elle serait bien inspirée de mettre à profit cette période de calme pour se livrer à un petit exercice d'autocritique. On peut toujours rêver, non? En tout cas, elle dispose de tous les éléments pour mesurer l'étendue de la catastrophe etdresser un bilan de sa brillante action. En quelques mois, elle a réussi à mettre à genoux un fleuron industriel de réputation mondiale, avec des clients qui s'appellent Boeing, Airbus, la Nasa, Siemens, Bic... Aujourd'hui, l'ancienne vache à lait du groupe est à l'agonie. Pas à cause de la grève de janvier, comme le prétend la direction, mais bien en raison de ses choix stratégiques aberrants: à commencer par celui de concentrer toutes les activités de transformation à chaud à Dornach - piètre canard boiteux. Ensuite, voyant sa stratégie contestée par les cadres et le personnel de la Boillat, la direction a pensé résoudre le «problème» en désignant un nouvel organigramme où ne figurait plus aucun Boillat aux compétences reconnues - à l'exception d'un seul. Cette conduite dictatoriale conduisant la Boillat dans un mur a poussé le personnel à se mettre en grève. Quatorze mois après celle de novembre 2004. Un conseil d'administration qui se respecte en aurait tiré les conséquences et viré le CEO. Pas chez Swissmetal. Martin Hellweg est au contraire sorti renforcé de cette épreuve. Il en a profité pour couper toutes les têtes qui le gênaient. A commencer par celles des cadres, remplacés par des béni-oui-oui. Qu'importe les compétences pourvu qu'ils soient dociles! Aujourd'hui, c'est vraiment la der qui sonne: le CEO a en main les contre-propositions formulées par les commissions. Leur mise en application immédiate est la dernière chance pour tenter de sauver la Boillat, et le groupe Swissmetal avec elle. Mais on ne peut hélas pas forcer à boire un âne qui n'a pas soif. Article précédent | Article suivant | Sommaire des articles Sur le même thème
Actualisé le 19.11.06 par webmaster
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