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Témoignages de clients : «On navigue toujours à vue»
Pour certains produits, lui-même a trouvé des alternatives auprès d'autres fournisseurs, en France, en Italie ou en Allemagne, «mais en tout cas pas chez Busch-Jaeger!» Il souligne toutefois que cela l'a obligé à improviser des changements dans la production, «car la qualité des alliages n'a rien à voir avec celle que nous proposait jusqu'ici la Boillat: les outils s'usent beaucoup plus vite, la matière fait des copeaux qui freinent la production, etc. Tout cela nous oblige donc à faire d'importantes adaptations sur nos machines.» D'où des coûts supplémentaires. Il constate également que les employés ont parfaitement raison quand ils attribuent la gabegie actuelle au management. Et au CEO Martin Hellweg en particulier: «Quand on décapite une entreprise de cette manière, et qu'on met en place une structure de management comme il l'a fait, il ne faut pas ensuite s'étonner de la situation actuelle.» Quant à la baisse des entrées de commandes invoquée par Hellweg, il souligne que c'est en partie vrai. Mais ce que le CEO ne dit pas, c'est que si nombre de clients ont réduit leurs commandes lorsqu'ils ont trouvé des alternatives, c'est tout simplement parce qu'ils n'ont aucune envie de continuer à s'approvisionner auprès d'un groupe dirigé par un pareil manager. Egalement gros client de l'usine de Reconvilier, Y. Z. (nom connu de la rédaction) souligne que «pour le moment, on continue de naviguer à vue». Et si, jusqu'à présent, son entreprise n'a encore pas connu d'arrêt de production par manque de matière, elle cherche par tous les moyens à trouver des alternatives pour résoudre les problèmes de livraison et de qualité. Il relève toutefois qu'aux dernières nouvelles, la direction de Swissmetal lui aurait annoncé qu'elle allait relancer les fours à Reconvilier afin de garantir une production de qualité comme par le passé. «Pour le moment, on nous a annoncé cela oralement. Nous attendons des confirmations écrites, mais surtout que ces belles promesses se traduisent dans les faits!» S'agissant de l'assemblée du personnel de lundi, il ne se dit guère surpris de les voir temporiser avant de se prononcer sur les propositions de l'expert. A ses yeux, les employés ne pouvaient pas dire oui sans autre. «Dans la situation actuelle, je comprends qu'ils veuillent faire des contre-propositions et mettre Hellweg dans l'embarras en attendant l'assemblée générale des actionnaires. Ça fait partie du jeu.» Article précédent | Article suivant | Sommaire des articles Ressources liées
Actualisé le 19.11.06 par webmaster
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