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Les souliers de Doris Leuthard choquent-ils ?
Jean-Claude Rennwald a alors pris en otage les travailleurs de la fonderie Boillat de Reconvilier, où il a soutenu les grévistes, en laissant entendre qu'ils n'ont pas les moyens, eux, de se payer quarante paires de souliers. A la fonderie du groupe Swissmetal, les syndiqués ont apprécié l'intervention de Jean-Claude Rennwald. Le symbole des souliers leur va comme... un gant! Doris dans le camp des patrons Changer de souliers quand les semelles sont usées, et pas quand leur look est démodé, c'est le langage tenu à la cantine, même si les secrétaires se montrent plus coquettes. Mais personne ne reproche à Doris Leuthard de se faire plaisir avec 40 paires de chaussures. «Qu'elle achète ce qui lui plaît», commentent les employées interrogées. Les ouvrières étrangères ne sont pas toutes politisées et l'élection de Doris Leuthard a même échappé à plusieurs d'entre elles. Et les activistes rejoignent Jean-Claude Rennwald sur le fond plutôt que sur la forme: elles placent la nouvelle ministre de l'Economie dans le camp des patrons! Et si les collègues socialistes du parlementaire jurassien estiment qu'il a dérapé, son coup de gueule a été apprécié par des ouvriers. Ouvrières bien dans leurs souliers«J'en ai plus qu'elle»Rosella Mazzaracca, 54 ans, employée de commerce. «Je ne m'occupe pas de politique et je n'ai même pas entendu l'intervention de Jean-Claude Rennwald. Que Doris Leuthard possède 40 paires de souliers ne me choque pas: moi j'en ai 60 et je pourrais remplir un sac de 100 litres! Elles proviennent d'Italie, le pays du soulier, d'où j'ai ramené deux paires cinq ou six fois par an! La différence, c'est que je les ai payées entre 20 et 40 francs. Je les achète par pur plaisir, souvent à talons puisque je travaille au bureau. Et je collectionne aussi les bagues et les colliers...» «Des sabots à mon mariage» Maria Wuillemin, 54 ans, contrôleuse. «C'est bien simple: je possède deux paires de souliers de marche, une paire pour la pluie et des sandalettes! Que Doris Leuthard en collectionne 40, je m'en moque complètement! Ce qui me gêne, c'est lorsqu'une femme, un homme ou des enfants ne peuvent pas s'en payer! A mon mariage, en 1972, mon mari portait des chaussures trouées avec des chaussettes tachées, et moi des sabots... Mais il consacrait son argent à nourrir ma famille. Si je ne me sens pas représentée par Doris Leuthard, ce n'est pas à cause de ses souliers, mais de sa politique bien à droite.» «Devoir choisir: un problème!» Rogelia Gomez, 50 ans, manoeuvre. «Mon mari a été licencié et la question qui se pose, c'est de savoir si j'aurai encore les moyens d'acheter des souliers! Mais si Doris Leuthard en possède 40 paires, c'est bien pour elle, puisqu'elle ne doit pas porter toujours les mêmes. Mais devoir choisir c'est aussi un problème... Une paire blanche et une paire noire, c'est suffisant, puisque ça va avec toutes les couleurs. Moi, je dois en posséder une quinzaine, en plus des chaussures fournies par l'usine. Je les achète dans un magasin bon marché de Reconvilier, mais aussi à Moutier ou à Bienne.» «Comme les pneus d'une voiture» Catherine Voirol, 58 ans, tréfileuse. «Je n'aime pas mes pieds et la chaussure, ce n'est pas mon truc. J'en porte comme on met des pneus à une voiture... Lorsque j'étais trésorière, je portais aussi un petit tailleur, mais là, je possède deux paires de souliers de marche, deux paires d'élégantes et une pour la vie courante. Que Doris Leuthard en possède 40 ne me dérange pas, même si ce n'est pas ce qu'on lui demande. Si c'est un de ses soucis, les femmes sont bizarres en politique! Que les féministes viennent causer avec moi!» Article précédent | Article suivant | Sommaire des articles 
Actualisé le 19.11.06 par webmaster
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