Culte œcuménique du dimanche 5 février 2006 à l’usine 1

Texte de Corinne, tiré de la brochure "L'Eglise au coeur de nos vies"

Les silences sont parfois plus éloquents que les mots… Comment témoigner des bientôt six mois de conflit qui secouent la Boillat à Reconvilier. Difficile de tout dire, mais il est vrai qu’un des moments les plus intense de la grève a été le culte œcuménique qui s’est déroulé à l’intérieur de l’usine 1, ce fameux dimanche 5 février 2006.
Etant épouse de gréviste, j’ai participé au mouvement. J’ai connu l’usine 1 le matin, à midi, l’après-midi, le soir mais surtout la nuit. Il y avait toujours un bruit de fond ; des conversations, le son de la télévision ou de la radio, les éclats de rire ou de sanglots. Jamais je n’ai connu le silence. Sauf le 5 février durant le culte, au douzième jour de grève.

Réel moment d’émotion lorsque je me suis aperçue que pour la première fois, dans cette usine que je connaissais si bien, j’entendais le silence... Imaginez : plus de cinq cents personnes réunies, de tous âges et de toutes confessions et, à quelques reprises, le silence. Oh ! pas bien longtemps, mais le silence était là.

Silence, synonyme de communion. Communion entre nous, forts de nos convictions et de la justesse de notre combat. Communion avec Dieu, présent en chacun. Ce fut le moment le plus fort de ma vie spirituelle.

Les rencontres nées de ce conflit ont élargi mon horizon et resteront dans mon cœur à tout jamais. Nous avons beaucoup communiqué entre nous et avons trouvé, à travers tout le réseau internet de réels soutiens.

Interdit de parole par la direction, bien du monde s’est retrouvé à tisser des liens, à échanger des idées ou tout simplement à s’exprimer sur le blog « Une voix pour la Boillat ». Nous y parlons beaucoup du conflit bien sûr, nous y exprimons nos sentiments, mais parfois, au détour d’un commentaire, nous changeons de sujet. Ainsi, je voudrais vous faire profiter de la prose de mon ami Pierre-Yves Niederhauser qui a su trouver les mots pour saluer la naissance d’une petite fille :

« Bienvenue dans ce monde chère petite chose.
Que verras-tu quand tu auras appris à regarder?
Où te mèneront tes pas quand tu auras appris à marcher?
Que chanteras-tu quand tu sauras parler?

Que ton cœur qui bat si fort et si vite te donne la clairvoyance, qu'il soit ta boussole, qu'il soit ta musique...

Ce monde que nous tentons de faire, de défaire et de refaire, il est à toi. Puisses-tu l'enrichir de tes souvenirs après l'avoir enluminé de ton sourire.

La vie est un don d'on ne sait qui pour on ne sait quoi, mais ton souffle discret nous en rappelle l'indicible valeur.

Tu es vie. Nous sommes vie. Tu es notre combat et notre cause.

"pour que les générations futures puissent dire de moi que j'ai fait acte de résistance face au mensonge"

pour que ton ciel soit bleu...

Bon vent chère petit chose.

Un autre papa pas blasé »

En quelques mots, voilà pourquoi les « Boillat » se sont battus, se battent et se battront.


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Actualisé le 19.11.06 par webmaster
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