Toute petite lueur d'espoir à l'horizon

Source : Journal du Jura
Date : vendredi 3 février 2006
Auteur : Philippe Oudot
Copyright : Journal du Jura
300 000 francs. C'est à peu près le chiffre d'affaires journalier que doit sortir Swissmetal Boillat pour être dans le budget. C'est dire qu'aujourd'hui, au 10e jour de grève, Swissmetal a déjà bientôt perdu près trois millions de francs! Est-ce le poids de cette pression financière qui a poussé, hier en début de soirée, la direction de Swissmetal à accepter de rencontrer une délégation du personnel, lundi prochain, à Reconvilier? Les appels à la raison de Swissmem, l'association faîtière de la branche? La très forte mobilisation de toute la région, réunie mercredi soir pour témoigner son soutien aux grévistes de la Boillat? Ou plutôt les appels unanimes des clients? Il y a sans doute un peu de tout.

Mais qu'importent finalement les raisons. L'essentiel, c'est que le rendez-vous de lundi prochain constitue «l'ébauche de l'amorce du début d'une tentative de dialogue». C'est d'autant plus remarquable qu'aucune condition préalable n'a été posée. C'est donc un premier pas qu'il faut saluer, tant il est vrai que le blocage des fronts laissait craindre le pire, et cela à court terme.

Reste qu'il ne faudrait pas non plus verser dans l'optimisme béat. Si elle a le mérite d'exister, la rencontre de lundi n'en sera pas moins extrêmement délicate. En effet, écouter les arguments de chacun est une chose. Mais définir ce qui devra figurer sur la table des négociations est une tout autre paire de manches. Et force est de constater que les positions des uns et des autres sont si opposées qu'il ne faut pas s'attendre à un miracle.

Pour tenter de concilier l'inconciliable, la direction et le conseil d'administration, d'une part, et les grévistes de l'autre, vont devoir trouver un médiateur. Et après les propos extrêmement durs de Swissmetal contre le pouvoir politique qui, l'an dernier, avait permis de renouer le dialogue, il faudra que ce soit un médiateur industriel. Et celui-ci devra être particulièrement habile pour réussir la quadrature du cercle.

Aujourd'hui, la direction a fait un premier pas. C'est bien, mais ce n'est pas suffisant. Avec le conseil d'administration, elle doit encore mettre de l'eau dans son vin pour convaincre les grévistes de reprendre le travail. Même sous conditions.


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Actualisé le 19.11.06 par webmaster
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