Le beurre et l’argent du beurre

Editorial de Philippe Oudot

Source et copyright :
Le Journal du Jura
Jeudi 18 octobre 2007
Auteur : Philippe Oudot
L’heure de vérité approche chez Swissmetal. Dans une dizaine de jours, la procédure de consultation prévue par la CCT en cas de licenciements collectifs arrivera à son terme. D’ici là, les partenaires sociaux vont tenter de grappiller quelques postes de travail, mais quoi qu’il en soit, le groupe, financièrement aux abois, va bel et bien se séparer de près d’un tiers de son personnel. Les employés licenciés devraient toutefois bénéficier du plan social durement négocié depuis l’automne 2006 et finalement accepté en juillet dernier. Pour autant que Swissmetal puisse le financer!
Car contrairement à ce qu’imaginait le management, il ne pourra pas se servir de la fortune de la Fondation en faveur du personnel de l’usine Boillat pour s’offrir ce plan social. En juillet, Sam Furrer, responsable de la communication, avait pourtant affirmé au JdJ que cela ne posait de problème du moment que les usines de Reconvilier et de Dornach avaient été fusionnées et ne formaient plus qu’une seule et même entité.

Or, il n’en est rien. Alerté par les commissions et l’association Nouvelle Boillat, l’Office de la surveillance des fondations du canton de Berne (OASSF) met en effet son holà. Tout d’abord, les statuts sont clairs: les destinataires de cette fondation patronale sont les employés et retraités de l’usine Boillat. Punkt schluss. Pas question d’élargir le cercle des bénéficiaires. Ensuite, et de manière générale, un plan social est de la responsabilité de l’entreprise qui le conclut. C’est donc à elle d’en assurer le financement. L’OASSF a ainsi écrit au conseil de fondation pour lui rappeler ses devoirs. Il l’a aussi prié de l’informer en détail sur les mesures envisagées en l’invitant fermement à ne rien entreprendre avant que la situation soit clarifiée.

Swissmetal, qui pensait avoir le beurre et l’argent du beurre, s’était félicité d’avoir pu boucler un plan social qui, sans être particulièrement généreux, pouvait tout de même être qualifié d’assez bon. De quoi redorer quelque peu son blason pour le moins terni. Mais maintenant que le lièvre est levé, reste à savoir si le groupe sera capable de tenir ses engagements.


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Actualisé le 21.10.07 par webmaster
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