Swissmetal supprimera un quart de ses effectifs en Suisse d'ici à 2009

Swissmetal restructure en profondeur ses activités, un an et demi après la deuxième grève à Reconvilier. Le quart des effectifs passera à la trappe, soit 153 postes sur un total de 606, sur les sites de Dornach (SO) et de Reconvilier (BE), indique un communiqué publié mardi par Swissmetal. Un plan social est prévu par la direction du groupe actif dans les alliages cuivreux. «Nous devons encore discuter de ce plan avec les commissions du personnel des deux usines. Ces chiffres ne sont pas définitifs, mais de manière générale, les suppressions d’emplois devraient toucher dans une même proportion Dornach et Reconvilier», confie Friedrich Sauerländer, président du conseil d’administration de Swissmetal, au Temps.

D’un côté, ces mesures affaiblissent les deux sites en Suisse. De l’autre côté, l’usine allemande à Lüdenscheid, détenue par Swissmetal depuis avril 2006, monte en puissance. Sa direction tiendra désormais les rênes des sites de Dornach et de Reconvilier, respectivement via Volker Suchordt, actuel responsable industriel de Swissmetal et Manfred Gröning, chef de l’usine de Lüdenscheid. Ces derniers prendront la place occupée par Henri Bols, qui quitte l’entreprise avec effet immédiat.

Malgré ces changements, Fritz Sauerländer refuse de parler de prise de contrôle d’un site sur les deux autres. «Nous avons pris les meilleurs éléments du groupe dans l’intérêt de Swissmetal», affirme Friedrich Sauerländer.

En conséquence, l’usine de Dornach se spécialisera dans la fabrication de profilés et de tubes à haute valeur ajoutée, tandis que celle de Reconvilier se concentrera sur la production de fils et de barres haut de gamme.

Ces mesures, souligne Swissmetal, sont destinées à augmenter la productivité des collaborateurs de Dornach et de Reconvilier, de 20% et 40% inférieure à celle de l’usine basée en Allemagne.

Du côté d’Unia, on estime que «le plan du management dépasse de loin ce qu’il avait lui-même annoncé en 2005. La direction voulait supprimer 150 emplois d’ici à 2010. Avec la suppression d’environ 100 postes l’année dernière, Swissmetal en ajoute encore 153», souligne Fabienne Blanc-Kühn, membre du comité directeur du syndicat. Elle ajoute: «Swissmetal ne met pas en place les moyens humains nécessaires à sa stratégie. Je vois mal comment la situation peut évoluer positivement avec les mesures annoncées par la direction du groupe.»

Le marché a réagi positivement à l’annonce de la restructuration. Le titre a gagné mardi 4,1% à 25,5 francs.


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