Swissmetal | Nouvel alliage NP6

Première commande décrochée

Depuis la fin des vacances, Swissmetal fait tout pour revaloriser son image et créer un climat de confiance auprès des investisseurs: le 8 août, le groupe annonçait que les travaux pour la nouvelle presse d'extrusion allaient bon train à Dornach. Le 22, il présentait des comptes qualifiés de «réjouissants». Et hier, il annonçait avoir décroché «une commande d'une importance stratégique auprès d'un fabricant américain leader dans le domaine des connecteurs pour la fibre optique» portant sur du NP6. Il s'agit d'un nouvel alliage développé à la Boillat, dûment breveté, qui répond à des exigences techniques très élevées (dureté, résistance, usure) et qui est exempt de béryllium, un métal toxique.

Dans son communiqué, Swissmetal souligne l'importance du secteur de la fibre optique, car ces réseaux sont en pleine expansion et touchent désormais les ménages privés. Sachant que de grands opérateurs télécoms se lancent dans des projets de grande envergure dans ce domaine, cela représente un marché prometteur, relève Swissmetal. D'autant, ajoute le groupe, qu'il dispose d'une nette longueur d'avance sur ses concurrents.

Du vent

Mais pour un ancien collaborateur de la Boillat licencié, «cela sent la propagande à plein nez. Peut-être bien que Swissmetal a décroché une commande, mais elle ne repose que sur du vent! Au moment de tous les licenciements, ce printemps, et en particulier celui des cadres, cet alliage était encore en développement et n'avait de loin pas atteint le stade de la production industrielle. C'est un alliage extrêmement complexe qui nécessite une maîtrise parfaite des processus à tous les stades - fusion presse, recuit, étirage, etc. Jusqu'à présent, des tests ont été effectués sur des échantillons, mais c'est tout. A moins d'un coup de baguette magique, il est impossible que Swissmetal soit en mesure de produire ce NP6 de manière industrielle avec toutes les homologations.»
C'est également l'avis d'un de ses collègues, qui connaît bien le domaine. Cet alliage est si complexe qu'en l'absence des personnes qui ont travaillé à son développement qui n'est toujours pas terminé, prétendre le produire de manière industrielle tient du mensonge destiné à éblouir les investisseurs.

Des griefs que rejette en bloc Sam Furrer, responsable de la communication et du développement de Swissmetal: «Nous avons déjà soumis des échantillons à divers clients, avec succès. Cette commande démontre que le développement technique est terminé et que nous maîtrisons la fabrication industrielle de ce produit», assène-t-il avec aplomb.


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