Swissmetal Boillat | Réaction des commissions

Très inquiètes pour l'avenir

Source : Journal du Jura
Date : jeudi 29 juin 2006
Auteur : Philippe Oudot
Copyright : Le Journal du Jura
Les commissions réagissent avec vigueur à la rupture de la médiation décidée par Swissmetal. Elles dénoncent sa perfidie, son mépris du dialogue et sa politique dictatoriale.
Les commissions d'entreprise et du personnel de la Boillat se sont donné un temps de réflexion avant de réagir officiellement. Dans un communiqué diffusé hier, elles se disent consternées de la décision de Swissmetal de mettre fin à la médiation. Dans la foulée, elles condamnent vivement «le licenciement avec effet immédiat de deux de nos collègues à cause de leurs activités au sein des commissions. Il y a quelques mois, plusieurs autres collègues avaient déjà été licenciés pour les mêmes motifs. Cette manière de la direction d'envisager le partenariat social nous cause les plus vives inquiétudes pour l'avenir», dénoncent les membres des commissions.

Concernant la fin de la médiation, ils constatent, une fois de plus, que le management de Swissmetal «utilise ce genre d'outils lorsqu'il peut en tirer un bénéfice et le dénonce lorsqu'il le juge trop contraignant». Ce fut déjà le cas en 2004, avec le non-respect du protocole d'accord signé sous l'égide de la conseillère d'Etat Zölch. Swissmetal continue aujourd'hui sur la même voie malgré l'intervention du médiateur Rolf Bloch, mandaté par le conseiller fédéral Deiss. «Swissmetal bafoue ainsi le Gouvernement suisse et ses représentants. Nous attendons une prise de position de ces derniers, notamment sur le fait de savoir s'il est normal qu'une entreprise soit au-dessus des lois d'un pays.»

Et la démocratie?

Pour bien montrer qu'à leurs yeux la médiation reste une solution valable, les membres des commissions vont malgré tout envoyer leurs contre-propositions à l'expert comme prévu. Ils soulignent au passage que «dans tout processus démocratique, il est normal que chaque partie puisse apporter des propositions et qu'elles soient discutées. Swissmetal a d'ailleurs largement fait usage de ce droit tout au long de la médiation.» Or, dénoncent les commissions, Swissmetal refuse ce droit aux représentants des employés. Elles constatent que le prétexte avancé par Swissmetal pour arrêter la médiation est totalement infondé et la manière dont l'annonce a été faite ne respecte pas les règles du jeu de la médiation que Swissmetal avait pourtant acceptées.

Dans son communiqué diffusé avant-hier, le management de Swissmetal s'était attaqué aux commissions qui ne seraient plus représentatives de l'opinion du personnel. Les membres de deux commissions dénoncent «ce procédé consistant à rejeter systématiquement les fautes sur les autres et qui a déjà été utilisé à maintes reprises. Ce fut d'abord la faute des cadres licenciés, puis des ouvriers licenciés, puis des malades. Ce fut aussi la faute des politiciens, des médias, des comités de soutien, des blogs Internet, etc., et tout cela sans la moindre parcelle d'autocritique de la part de la direction.»

Assurer la pérennité du site

Les commissions rappellent que leur but a toujours été de défendre la pérennité du site de Reconvilier sur le long terme, de garantir un maximum d'emplois, dans l'intérêt de Swissmetal, de ses clients et de l'ensemble du personnel. «Produire nos spécialités de manière temporaire jusqu'à ce qu'elles puissent être transférées vers d'autres sites du groupe, et qui plus est grâce aux connaissances des gens de la Boillat, ne peut pas être un but pour nous.»

Enfin, les commissions rappellent à Swissmetal qu'elles ont été élues par le personnel pour défendre leurs intérêts. Cela dit, elles ajoutent que «si une majorité des employés devaient décider que nos buts ne correspondent plus à leurs aspirations, nous en tirerions les conséquences qui s'imposent»


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Actualisé le 19.11.06 par webmaster
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