La modification du protocole d'accord rejetée par le personnel de la Boillat

La destitution de Patrick Rebstein est contraire au texte qui avait mis un terme à la grève

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Le Quotidien Jurassien
Jeudi 16 décembre 2006
Auteur : Dominique Bernardin
Le personnel de la Boillat s'est réuni hier en assemblée. Sam V. Furrer et Daniel Brendel, membres de la direction générale de Swissmetal, ont pris part à une partie de la séance. Après leur départ, les employés ont refusé de modifier l'accord dont la signature (par Swissmetal et les commissions d'entreprise sous l'égide du canton de Berne) avait conduit l'an passé à la fin de la grève.
L'article 5 de cet accord prévoyait expressément la nomination d'un directeur pour le site de Reconvilier. Or, la nouvelle organisation a supprimé ce poste. Patrick Rebstein n'est ainsi plus à la tête de la Boillat. C'est désormaisHenri Bols qui dirige le secteur industriel des deux usines, à Dornach et à Reconvilier.

Le nouvel organigramme viole également l'accord


Pour la Boillat, la destitution de son directeur constitue une violation de l'accord. Il est donc hors de question d'accepter que Swissmetal en modifie unilatéralement le contenu. Le personnel l'a dit très clairement en rejetant ce changement par 248 non contre un oui et une abstention .

La restructuration voulue par Swissmetal a aussi entraîné la mise en place d'un nouvel organigramme. Appelé «Industrie suisse», le département industriel prévoit neuf responsables de services. Or, trois seulement proviennent de Reconvilier. C'est cette fois l'article 6 du protocole d'accord qui est violé. Il stipule une représentation équitable des deux sites au sein des organes de direction.

Et si la grève devenait à nouveau d'actualité...

Après la décision sans équivoque de l'assemblée du personnel, les deux commissions d'entreprise vont rencontrer la direction générale. Sam V. Furrer et peut-être Daniel Brendel seront vendredi à Reconvilier pour une séance qui est prévue à 15 h.

De l'issue de cette réunion dépendra la suite des événements. Puisque le personnel a nettement refusé de modifier le protocole d'accord, on risque d'aller vers une nouvelle opposition frontale.

Hier après-midi, le terme de grève est revenu souvent. Elle fait pourtant moins l'unanimité, bien que certains soient tout aussi démontés qu'il y a un an: «Nous avons dû limiter la fabrication de stocks. Si nous arrêtons seulement la fonderie, la Boillat est bloquée en très peu de temps», menaçait un ouvrier.

Des fissures apparaissent dans la solidarité

Le 16 novembre 2004, c'est toute la Boillat qui avait stoppé le travail, du haut jusqu'en bas de l'échelle hiérarchique. Aujourd'hui, certains ne se sentent plus directement concernés. Ils estiment ne courir aucun risque, puisqu'ils ne travaillent pas dans le secteur de la fonderie. «Ils se trompent lourdement», nous déclarait un employé, toujours sous couvert d'anonymat.

Une autre faille dans l'unité pourrait naître du nouvel organigramme. Il ne reste plus que trois chefs de service issus de la Boillat, les autres ayant été «dégradés». Beaucoup se demandent si ces trois cadres joueront encore le jeu de la solidarité après leur promotion. De leur attitude prochaine pourrait naître une autre source de conflit. «Une nouvelle fois, la direction de Swissmetal est machiavélique. Elle veut diviser pour régner», soupirait résigné un collaborateur de la Boillat.


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Actualisé le 19.12.06 par webmaster
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