La Boillat : la solidarité selon Ambrosetti et Blanc-Kühn

Chère sympathisante, cher sympathisant,

Vous vous souvenez du film "Le Nom de la Rose"? On y voit un envoyé de Rome, bien grassouillet à la fenêtre de son carrosse, qui regarde d''un oeil morne la populace qui sue sang et eau pour le hisser jusqu'en haut d''une pente boueuse... Pourquoi ai-je cette image dans les yeux depuis jeudi?

Il est des messages qu''on préférerait ne jamais devoir écrire. Tout au long de la guerre des Boillats, j''ai eu coeur à contribuer à cette action en appelant à l''unité, au groupe, au rassemblement.

Aujourd''hui je vous écris pour en appeler à la séparation et croyez bien que c''est sans plaisir aucun.

Jeudi dernier, UNIA a une fois de plus tenté de forcer la main des commissions du personnel. Il est désormais clair que la situation de Reconvilier dérange l''establishement syndical. Le message de l''attitude d''UNIA est clair: assez joué les Boillat, on vous a utilisé, on a redoré notre blason, mais la récré est maintenant finie. Face aux faux patrons, le faux syndicat a mené un faux combat. On range les décors et tant pis pour les métallos et la population qui ont vraiment cru qu''on pourrait (ou voulait) changer quelque chose.

Si je retranscrivais ici ce que je sais du plan d''action d''UNIA, nulle doute que leurs brillants juristes, champion du "on ne peut rien faire", trouveraient enfin une action à se mettre sous la dent.

Je me contenterai donc de relever deux extraits du site internet d''UNIA:

Sous le titre "Avantages d''una adhésion à UNIA" on peut lire:

"Protégés par des CCT
Unia s'engage en faveur de conventions collectives de travail (CCT) de qualité offrant des conditions de travail équitables. Les membres du syndicat ont un droit de participation aux négociations conventionnelles. " (lien)

Ailleurs, dans un communiqué à propos du rapport de l''expert:
"Unia salue aussi le fait que Swissmetal ait déjà corrigé quelques-un(e!)s de ses erreurs ces dernières semaines et ait réengagé une partie des personnes licenciées."
(lien)

J''aimerais alors que l''on m''explique pourquoi UNIA passe sous silence le fait que les personnes si généreusement réengagées l''aient été au moyen de contrats qui ne font AUCUNE MENTION DE LA CONVENTION COLLECTIVE DE TRAVAIL.

UNIA a donc violé sans vergogne ses propres principes. L''attitude de Fabienne Blanc-Kuehn et de Renzo Ambrosetti à l''égard de ouvriers de Reconvilier et de leurs représentants n''est pas sans rappeler celle d''un certaine direction d''un certain groupe de métallurgie.

Voilà pourquoi, j''invite les travailleuses et les travailleurs syndiqués auprès d''UNIA à envoyer sans délai leur lettre de démission par courrier recommandé qui doit parvenir avant le 30 juin de cette année à leur section locale. (vous touverez un modèle sur http://boillat.org/Dossiers/demissionunia.doc - attention, pensez éventuellement à remplacer l''adresse si vous n''êtes pas de la région transjurane)

J''invite les collaborateurs d''UNIA a demander des explications à leur hiérarchie et en cas de non réponse ou de réponse lacunaire, à résister à la petite oligarchie qui s''est emparée des commandes de leur organisation. S''ils ne savent comment mener ce combat, ils peuvent toujours se rendre à Reconvilier pour y prendre quelques idées.

J''invite les membres des autres syndicats à se distancer sans ambiguité et sans compromis de ce "machin" qu''est devenu UNIA et qui est visiblement plus au service d''un petit club de nantis qu''à celui de celles et de ceux qu''il est censé soutenir et protéger.

Je ne perds pas de vue que l''objectif premier de la lutte des Boillat reste le "NON" à une politique financière à court terme qui se nourrit de la mort de notre tissu industriel, mais je ne peux passer sous silence la complicité d''un syndicat qui bafoue la confiance que plus de 300 de ses membres avait placée en lui.

Le rouge syndical est un rappel du courage physique de nos aïeux qui ont parfois payé de leur vie l''avancement social dans ce pays. Le rouge est également un écho de nos couleurs nationales qui se veulent attachées (sur le papier du moins) à certaines valeurs d''équité et de protection des plus faibles.

Depuis le 15 juin 2006, le rouge d''UNIA, n''est que le rouge de la honte.

Bien à vous,
Pierre-Yves Niederhauser
www.boillat.org
Actualisé le 20.06.06 par webmaster
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