Voici maintenant plus de deux mois, reprenait l’un des plus graves conflits du travail que la Suisse ait jamais connu : la Boillat, usine de Reconvilier (BE) du groupe Swissmetal, se remettait en grève. Depuis, le désespoir et l’espoir ont alterné, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, mais la Boillat est toujours là. Et elle a besoin de vous.
La Boillat est une fonderie, existant depuis 150 ans, qui produit des semi-finis, en alliages cuivreux, à haute valeur ajoutée. Elle est à ce titre très rentable, et possède, en Suisse comme sur le marché international, un avenir certain. Pourtant, son CEO, Martin Hellweg, et le conseil d’administration de Swissmetal derrière lui, ont décidé que la Boillat serait démantelée, partiellement d’abord (déplacement de la fonderie) et presque totalement ensuite. Il resterait finalement à Reconvilier un atelier de finition occupant moins de 100 personnes, au lieu des 320 d’avant la grève. Pour cette raison, les produits faisant le succès de la Boillat ne pourraient plus être fabriqués.
Pour que la Boillat cesse, contre le gré de ses travailleurs, ses activités normales, la direction a procédé à des licenciements massifs, alors que le carnet de commandes est plein, et refuse de servir certains clients, pourtant importants et honnêtes. Dans quel but empêcher la Boillat de continuer à produire ? Martin Hellweg a déjà utilisé par le passé sa stratégie consistant à affaiblir une entreprise pour la revendre à bas prix et recevoir une juteuse commission pour son « travail ». C’est le destin qui attend tout Swissmetal si nous le laissons faire: être vendu dans un état déplorable.
C’est pourquoi les travailleurs de la Boillat se sont levés contre ce patron qui n’en est pas un. Un patron protège les intérêts de son entreprise, et Martin Hellweg veut tuer la sienne ! Les autorités ne font rien, car la loi, soi-disant, l’y autorise ! Nous vous demandons de venir manifester avec nous pour libérer la Boillat des griffes de la direction de Swissmetal, et permettre à cette usine de continuer à donner du travail à ceux qui ne demandent rien d’autre.
Le démantèlement de la Boillat ne répond à aucun impératif industriel. Il est une injustice grave et une absurdité. Un tel cas peut se produire dans d’autres entreprises en Suisse, et c’est pourquoi nous devons dire « stop » sans attendre!
Nous demandons au Conseil fédéral de mettre fin à la destruction de richesse perpétrée par Swissmetal, et nous lui demandons d’agir enfin pour que la Boillat puisse quitter Swissmetal.
Les travailleurs et travailleuses de la Boillat
(Reconvillier)