Swissmetal persiste et signe concernant les grèves de « la Boillat » {dév.}

Quelques heures après l'annonce d'un accord sur un plan social chez Swissmetal, la direction du groupe a relancé la confrontation. Dans un memorandum (disponible plus bas), elle émet de sévères critiques sur les grèves de 2004 et 2006 à Reconvilier.

Le document de 25 pages rédigé en allemand et diffusé mercredi par l'entreprise métallurgique dresse une chronologie détaillée des faits et conclut une nouvelle fois que la grève était illégale. Pour le groupe, le contexte des événements est «plus complexe» que ce que disent les syndicats.

Swissmetal se plaint au passage d'avoir été la cible d'une «campagne médiatique incomparable». Le groupe estime à ce titre que le syndicat Unia a «attisé» les «craintes existentielles» des employés «dans toutes les règles de l'art».

Swissmetal en veut pour preuve que le syndicat a mis sur le devant de la scène ses poids lourds, le coprésident Renzo Ambrosetti et le conseiller national André Daguet (PS/BE), ce dernier étant qualifié d'«affamé d'exposition médiatique».

Du point de vue des responsables de l'entreprise, l'attitude des syndicats fait montre d'une «absence de scrupules», compte tenu du fait que le groupe était ébranlé par cette grève et que son avenir était en jeu.

Unia n'est pas seul à essuyer le feu nourri de Swissmetal. Ce dernier dénonce également le contexte local et régional, pointant du doigt au passage le conseiller national Pierre Kohler (PS/JU), le député au Grand Conseil bernois Maxime Zuber ou encore le maire de Reconvilier, ainsi que le canton de Berne.

«Totalement déstabilisés et désorientés», les employés ont été instrumentalisés par Unia ainsi que par «d'autres trublions», selon le memorandum. Le groupe considère que le conflit a servi les intérêts personnels de parties qui lui sont ou étaient extérieures.

L'association faîtière de l'industrie des machines Swissmem n'est pas épargnée non plus. L'entreprise estime que cette organisation ne s'est pas suffisamment impliquée. Elle attendait d'elle une attitude «plus courageuse», étant donné que la Convention collective de travail (CCT) de branche était concernée.

Swissmetal campe d'ailleurs sur sa position consistant à juger illégale la grève. Elle appuie son jugement sur un avis du professeur de droit Wolfgang Wiegand, de l'Université de Berne, qu'elle a sollicité. Ce spécialiste a notamment constaté que le mouvement n'était pas dirigé contre des points relevant de la CCT, mais contre la stratégie du groupe, ce qui n'est pas licite.

Le groupe a chiffré le dommage de l'arrêt de travail à la Boillat entre 7 et 10 millions de francs. Il rappelle avoir entrepris les premières démarches juridiques en vue d'obtenir compensation et se réserve la possibilité d'aller de l'avant.

En conclusion, le groupe se dit néanmoins toujours ouvert au dialogue. Il estime par ailleurs - et cela en préambule - que les dégâts essuyés suite à ces événements en terme d'image et de parts de marché «ont pu être jusqu'ici en partie corrigés». Reste qu'il faudra selon lui «encore des années» pour surmonter les faits.

Source : ats - 11.07.07

Documents à télécharger :

Analyse du conflit par Swissmetal (2004-2006) - d.pdf 255.41 KB
Source : www.swissmetal.com

Repères historiques (d'après le regard de JB) :

La Boillat, chroniques d'un conflit

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Actualisé le 28.08.07 par webmaster
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