Les presses démontées, l’usine n’est plus qu’un vaste chantier

Notre interlocuteur doute cependant que la Loewy fonctionne à nouveau un jour, car même en prenant des précautions lors du démontage, certaines pièces ont dû être découpées, faute de pouvoir les démonter. De plus, c’est une machine complexe qui nécessite des réglages particuliers. Or, tous les spécialistes de cette presse ont été licenciés. Et de constater qu’il s’agit là d’un beau gaspillage: au moment de la 2e grève, près d’un million de francs avaient été investis pour moderniser cette presse en la dotant notamment de nouvelles commandes électroniques. «Cela montre bien que Swissmetal n’hésite pas à jeter l’argent par les fenêtres…»

Conséquence du démontage des deux presses: la partie arrière de l’usine 1 où elles étaient installées ressemble à un gigantesque capharnaüm. Il a en effet fallu démonter des murs, creuser des trous, etc. Qui plus est, Swissmetal doit maintenant poser des installations de chauffage, car jusqu’à présent, toute cette partie de l’usine n’était pas chauffée, les activités de pressage dégageant une chaleur suffisante.

Dans la partie avant de l’usine 1, près de l’expédition, les activités d’étirage et de tréfilage se poursuivent tant bien que mal, avec de la matière provenant des deux autres usines de Swissmetal. «Nous ne faisons donc plus que du travail de finishing», soupire X. Y. Toujours à la 1, Swissmetal a repris le démontage des machines fabriquant les lopins pour les pointes de stylo. Des chauffeurs venus d’Allemagne en ont déjà rapatrié une partie du côté de Lüdenscheid. L’opération a toutefois été interrompue, apparemment pour des raisons financières. A noter que, comme la presse Loewy, ces machines à lopins devraient aussi être envoyées en Inde.

Quant à l’usine 2, elle est bientôt déserte. Du côté de la fonderie, le four 10 tonnes ne fonctionne plus mais reste en stand-by et pourrait, au besoin, être réactivé – ce dont notre interlocuteur doute fort. La coulée fils fonctionne encore occasionnellement, tout comme le four spécial Osprey.

Comme d’habitude, Le JdJ a demandé des précisions à Sam Furrer, porte-parole de Swissmetal, à propos de ces informations. Le JdJ voulait notamment savoir où en était le projet de transformation de l’usine 1; quand la fonderie serait définitivement fermée; où en est le projet de nouvelle fonderie à Dornach; qui va reprendre les commandes à la Boillat, puisqu’une partie des cadres de Busch-Jaeger envoyés en juin dernier sont repartis. Mais comme il en a l’habitude, Sam Furrer s’est refusé à tout commentaire, indiquant simplement que le groupe informerait en temps voulu.


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