Réquisitoire de la Nouvelle Boillat

Source et copyright :
Le Journal du Jura
Samedi 13 octobre 2007
Auteur : Philippe Oudot
L’association Nouvelle Boillat sort à nouveau du bois. Constatant la situation désastreuse dans laquelle se trouve le groupe, elle a diffusé hier un communiqué dans lequel elle accuse une nouvelle fois le CEO Martin Hellweg de conduire Swissmetal à sa perte en raison de ses choix stratégiques suicidaires.
S’agissant de la concentration des activités de transformation à chaud, le groupe assurait qu’il obtiendrait des synergies de l’ordre de 10 mios de francs par an grâce à la pleine occupation des équipements. Quant au choix de Dornach, il le justifiait pour des raisons de logistique et de situation géographique du site soleurois. En réalité, assène la Nouvelle Boillat, cette stratégie est une véritable «aberration technique».

En effet, explique-t-elle, les produits pressés à Dornach sont de gros diamètre, ils sont extrudés par petits lots et requièrent peu de puissance (moins de 2000 tonnes). Cela entraîne des changements d’outils fréquents, avec de longs réglages, si bien que pendant de longs moments, la presse ne produit rien. En clair, la nouvelle presse à extrusion de 5000 tonnes n’apporte quasi aucun gain à Dornach.

A Reconvilier en revanche, les produits (barres et fils de petit diamètre) ont besoin d’une forte poussée (jusqu’à 5000 tonnes) et sont extrudés par lots de plusieurs tonnes. Une presse puissante permet ainsi de minimiser les frais d’exploitation. Au vu de ce qui précède, la Nouvelle Boillat constate que «80% du temps de charge productif de la nouvelle presse sera consacré à des produits Boillat».

S’agissant de la fonderie, l’association rappelle que celle de Reconvilier, que Swissmetal s’apprête à fermer, reste une des plus modernes d’Europe et qu’«elle seule est capable d’assurer la coulée des nombreux alliages spécifiques avec le degré et la constance qualitatifs requis».

Malgré cette réalité et les avertissements qui lui ont été adressés, le CEO a choisi de tout concentrer à Dornach, entraînant la fermeture de la fonderie de Reconvilier. Or, relève la Nouvelle Boillat, «centraliser les fonderies est nécessaire, mais les options prises portent sur les mauvaises infrastructures».

Et d’expliquer que le CEO aurait été bien inspiré de miser sur la Boillat en y installant sa nouvelle presse. Cela n’aurait pas empêché de moderniser une des presses de Dornach pour ce qui est fabriqué sur ce site, et d’utiliser la fonderie Boillat pour les deux usines. Les avantages auraient été nombreux: 7 à 8 mios d’investissements en moins pour les presses; plusieurs dizaines de millions d’investissements épargnés en fonderie; une occupation optimale de la fonderie et des presses; le maintien de la qualité; un retour sur investissement en cinq ans, etc.

Poursuivant son réquisitoire, la Nouvelle Boillat constate que Swissmetal avait tous les atouts en main pour continuer à rester le leader dans son domaine de niche grâce à ses spécialités, provenant essentiellement de la Boillat. Or, «le CEO n’a jamais admis que les seuls points forts du groupe étaient à Reconvilier et qu’au lieu de les détruire, il fallait les utiliser, les valoriser et les renforcer. (…) Ne connaissant rien et ne comprenant rien aux exigences technologiques, commerciales et humaines des spécialités, Hellweg a succombé aux sirènes de Lüdenscheid. C’est à cause de son incompétence en la matière et de cette paranoïa aveugle que le CEO conduit vers les récifs le radeau Swissmetal», conclut la Nouvelle Boillat.


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Documents à télécharger :

Introduction au communiqué de presse - Nouvelle Boillat - 12.10.07.pdf 14.46 KB
Communiqué de presse - Nouvelle Boillat - 12.10.07.pdf 41.46 KB

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