Reconvilier, ambivalences périphériques dans le Jura bernois

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Le Temps
Mardi 25 septembre 2007
Auteur : Serge Jubin
Reconvilier, 2300 habitants, entre Moutier et Tavannes. Entre Montoz et Moron. Entre tradition agricole et industrie de pointe. Difficile de trouver une âme, une identité dans ce village qui longe la route qui le traverse, articulé autour des deux grosses usines Swissmetal.
A Reconvilier, tout paraît ambivalent. Le village tient sa renommée de Chaindon, du nom du hameau agricole contigu. De sa grande foire agricole, le premier lundi de septembre: 550 forains, 40 000 visiteurs, en majorité alémaniques. On idéalise la tradition et le terroir.

Mais à Reconvilier, on s'affiche aussi comme d'industrieux travailleurs. Besogneux, minutieux, loyaux. Longtemps à la «grande famille de la Boillat», l'entreprise du village depuis 150 ans, fabrique d'alliages métalliques où l'on produisait les meilleurs laitons du monde, labellisés chez Boeing! La Boillat fut intégrée au groupe Swissmetal. Contre toute attente, en pays protestant, ses employés se sont révoltés. Deux grèves d'ampleur, souvent incomprises. Pas pour améliorer le quotidien, mais pour «sauver le joyau industriel» des griffes spéculatrices d'un financier allemand.

Les grévistes ont perdu. Reconvilier s'applique à conjurer les clichés dévalorisants: périphérique, conservateur, déclinant, hermétique à la modernité. Il y a de cela, dans la défense de la tradition, du modèle industriel familial, du produit bien fait, de la minorité francophone bernoise. Mais Reconvilier dit aussi offrir une vie mi-rurale mi-urbaine, à un quart d'heure de Bienne. Le maire, Flavio Torti: «Tant mieux si on nous sous-estime. On en surprendra plus d'un lorsqu'on arrivera!»


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Actualisé le 25.09.07 par webmaster
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