Internet | La liberté de Karl par le blog

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Le Journal du Jura
Samedi 24 mars 2007
Auteur : FRK
«Le passage à l'anonymat n'a pas été facile. Mais je le revendique. C'était une manière de trouver une parade à l'interdiction faite par la direction aux employés de la Boillat de parler à la presse.»
Anonyme, Karl a choisi de le rester, mercredi soir, à Neuchâtel: le blogueur d'«Une voix pour la Boillat», qui a reçu en 2006 la Souris d'or du meilleur blog politique, n'a pas ôté ses lunettes noires. Il était invité dans le cadre d'un café scientifique consacré au phénomène des blogs. Autour de lui, un éthicien, le professeur Carlo Robert-Grandpierre, un spécialiste du droit, l'avocat Sven Engel, et le doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Neuchâtel, Jean-Jacques Aubert, cible du blog contestataire Alma Malter.

Le débat, nourri, a beaucoup tourné autour de la liberté d'expression absolue que confère l'anonymat. Avec quelques craintes, notamment de la dérive de propos mal maîtrisés, mais en sachant aussi que le blog présente des avantages. Notamment celui, et Karl dit en être particulièrement fier, d'avoir réussi, grâce à l'anonymat de son journal de bord, d'avoir permis à des gens de créer des liens parfois surprenants. «Comme ce cas véridique d'un employé de la Boillat qui s'aperçoit soudain que la personne avec qui il discute depuis quelque temps est son supérieur hiérarchique...»

Le blog «Une voix pour la Boillat» a eu d'autres effets insoupçonnés: «Des gens se sont mis à l'informatique, alors qu'ils n'y avaient jamais touché», relevait dans la salle une fidèle du blog de Karl.

Des garde-fous? L'arsenal juridique est là, même s'il n'est pas facile à appliquer dans la pratique, note Sven Engel. Qui insiste sur le fait que le blog est un reflet de la société, et soumis aux mêmes règles de protection de la personnalité. Celui qui ouvre un blog est responsable, pas seulement de ses propos, mais aussi des commentaires qui lui sont faits. Il doit donc éviter que ceux-ci n'enfreignent la loi. «Sur 20 000 commentaires, j'en ai supprimé moins de 5%, essentiellement parce qu'ils contenaient des menaces ou des insultes», indique Karl. Qui ne sait pas s'il a eu une influence sur les dirigeants de Swissmetal. Mais qui est heureux d'avoir permis à toute une région de donner de la voix. Si un blog permet, comme contre-pouvoir, de retrouver une vraie liberté d'expression, alors c'est tant mieux.


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Actualisé le 24.03.07 par webmaster
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