Swissmetal | Echec des négociations pour un plan social destiné aux licenciés de la Boillat

Ce sera au tribunal arbitral de trancher

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Le Journal du Jura
Date : mercredi 13 sept. 2006
Auteur : Philippe Oudot
Les employés de la Boillat licenciés par Swissmetal devront compter sur le tribunal arbitral prévu par la CCT pour obtenir un dédommagement. Hier à Zurich, les négociations avec la direction ont échoué.
Swissmetal ne fera pas de cadeau aux employés licenciés dans la foulée de la grève. Hier à Zurich, lors de la 2e séance de négociations, les partenaires sociaux  - Swissmetal, accompagné de l'association faîtière de la branche Swissmem d'une part, et les représentants des commissions accompagnés du syndicat Unia d'autre part, n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur un plan social.

Membre du comité directeur d'Unia, André Daguet constate que «la direction de Swissmetal n'est pas prête à prendre ses responsabilités sociales envers les personnes qu'elle a licenciées». En fait, explique-t-il, la pierre d'achoppement tient à la question de la responsabilité de la grève. Swissmetal considère qu'elle était illégale et qu'il n'y a donc pas lieu d'octroyer de plan social. Le CEO Martin Hellweg l'avait d'ailleurs clairement fait savoir en mars dernier lors de l'annonce des 112 licenciements. Il avait même asséné que les personnes concernées devaient déjà être bien contentes de ne pas être licenciées sur-le-champ...

Sous la pression d'Unia qui menaçait de saisir le tribunal arbitral prévu par la CCT, Swissmetal avait toutefois accepté de s'asseoir autour d'une table pour discuter. En juillet dernier, la direction avait ainsi proposé de créer un «fonds social» pour soulager les cas de rigueur, fonds qui aurait dû être alimenté paritairement par Swissmetal et... Unia. Une proposition jugée bien évidemment inacceptable par Unia et par les commissions.

Lors de la réunion d'hier, Swissmetal a refusé d'entrer en matière sur le plan social réclamé par Unia et les commissions. Celui-ci aurait dû concerner une bonne soixantaine de collaborateurs - «ceux qui n'ont pas été réengagés par Swissmetal», indique André Daguet. Et de préciser que ledit plan correspondait à trois mois de salaire par personne, plus une prime tenant compte de l'âge du travailleur et des années de service. Soit une somme comprise entre 15 000 et 20 000 fr. en moyenne par personne.

Swissmetal a maintenu sa proposition de fonds social, appelant Unia à y participer - ce que le syndicat a refusé, du fait que les licenciements sont de la pleine et entière responsabilité de la direction. Celle-ci a donc annoncé qu'elle va créer un fonds doté de 200 000 fr. pour venir en aide aux personnes confrontées à de grandes difficultés en raison de leur licenciement. Une somme «symbolique» qu'André Daguet considère comme inacceptable.

Ce montant sera financé par le biais de la «Fondation patronale en faveur du personnel de l'usine Boillat», a indiqué Swissmetal. Et de préciser que «le montant sera versé individuellement et sera déterminé en fonction de la situation personnelle de chaque demandeur».

Le syndicat et les commissions en ont pris acte, mais estiment que cela ne saurait remplacer le plan social exigé. Ils considèrent donc que les négociations avec la direction ont échoué et vont saisir le tribunal arbitral de la branche, qui sera appelé à trancher.


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Actualisé le 19.11.06 par webmaster
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