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Association nouvelle Boillat | Flambée des actions de SwissmetalVers un scénario à la Saurer ?
Pour les responsables de la Nouvelle Boillat, cette situation s'explique par la propagande des dirigeants de Swissmetal. Une propagande qu'ils jugent «inquiétante, tant pour les actionnaires minoritaires du groupe que pour son personnel et ses clients», soulignent-ils dans un communiqué. Approche purement spéculative Ils rappellent en effet que le hedge fund (fonds d'investissement spéculatif) britannique Laxey est le principal actionnaire de Swissmetal dont il détient 20,35% du capital-actions. Lors de l'assemblée générale du 30 juin dernier, son représentant Roger Bühler (élu au conseil d'administration) a certes affirmé que l'investissement de Laxey était un engagement durable qui s'inscrivait dans une perspective de développement industriel à long terme. Mais Laxey avait tenu le même genre de discours quelque temps auparavant avec l'entreprise Saurer, dont il détenait 25% du capital. Le 30 juin, des représentants de la Nouvelle Boillat avaient d'ailleurs ouvertement dénoncé le «nomadisme» de ce fonds d'investissement dont l'approche est purement spéculative. Non sans de bonnes raisons, comme on a pu le voir ces derniers jours avec l'affaire Saurer. Loin de s'engager pour développer le patrimoine industriel de cette entreprise, Laxey a cherché au contraire à pousser le groupe vers une stratégie toujours plus orientée vers les profits à court terme, exigeant de généreux dividendes pour les actionnaires. Une pression qui a fait grimper le titre, d'autant qu'une OPA de Laxey semblait cousue de fil blanc. Mais la semaine dernière, Laxey a fait volte-face, cédant son paquet d'actions au groupe Oerlikon, non sans récolter au passage de juteux profits, engrangeant une plus-value de quelque 40%. Rien que du vent «Par notre intervention, nous voulons montrer le vrai visage du fonds spéculatif Laxey, et dénoncer la stratégie de communication de Swissmetal qui cherche à donner une image positive du groupe depuis l'assemblée générale», souligne un des responsable de la Nouvelle Boillat. Depuis la reprise estivale, il ne se passe en effet pas une semaine sans que Swissmetal balance un communiqué annonçant une «bonne» nouvelle: pose des fondations de la nouvelle presse à extrusion à Dornach, succès du nouvel alliage CN8, première commande commerciale pour le tout nouvel alliage NP6, ou encore remise en marche de la presse Loewy... Pour notre interlocuteur, «tout cela n'est évidemment que de la poudre aux yeux, surtout quand on sait que les nouveaux alliages concernent des développements Boillat dont la production et la maîtrise sont très loin d'être garanties, tous les spécialistes qui en avaient la charge ayant été licenciés». Quant à la presse Loewy, elle est peut-être à nouveau en état de marche, mais en l'absence des spécialistes qui maîtrisent le processus, qu'en est-il de la qualité du fil extrudé?, relève un fin connaisseur de la machine. Chiffres fantaisistes De plus, la situation financière du groupe au 1er semestre est loin d'être «réjouissante», comme l'a claironné le groupe le 22 août dernier en présentant ses chiffres. Comme le soulignent les responsables de la Nouvelle Boillat dans leur communiqué, «en faisant abstraction d'un gain purement spéculatif et momentané sur le métal (Swissmetal a réalisé un bénéfice de 6 mios en vendant de la matière, n.d.l.r.), le résultat d'exploitation (EBIT) est inférieur de 82% à celui de l'année précédente. Le résultat avant impôt est négatif et en baisse de 115%! Les liquidités ont fondu malgré la vente massive de matière première. Quant à la part des fonds propres au bilan, elle s'est réduite de 22%.» Bref, pour la Nouvelle Boillat, le fait que les dirigeants du groupe puissent se réjouir de tels chiffres n'en est que plus inquiétant. Pour notre interlocuteur en tout cas, «tout cela sent la magouille, d'autant que les transactions qui font flamber le titre se déroulent en grande partie hors bourse». Des manœuvres dont il n'est pas loin de croire qu'elles frisent le délit d'initié... Finalement, conclut-il, le conseil d'administration chercherait un repreneur qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Reste encore à trouver le pigeon. Article précédent | Article suivant | Sommaire des articles Sur le même thème
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Actualisé le 02.02.07 par webmaster
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