Editorial | Swisscanto : des pressions qui finissent par payer

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Le Journal du Jura
Date : jeudi 31 août 2006
Auteur : Philippe Oudot
C'est une modeste victoire de la morale et de l'éthique sur la logique purement financière: organe de placements boursiers des banques cantonales, Swisscanto s'est en effet complètement retiré du capital-actions de Swissmetal. Mais il aura fallu bien des pressions pour y parvenir.
En janvier dernier, alors que la tension montait à la Boillat, avant le déclenchement de la grève, Swisscanto était devenu un des principaux actionnaires de Swissmetal (6,42% du capital). Une situation qui avait suscité la colère du comité de soutien à la Boillat. Celui-ci jugeait en effet inadmissible qu'une société émanant des banques cantonales soutienne un conseil d'administration dont la stratégie insensée était en train de détruire le tissu industriel de toute une région. Le député Maxime Zuber avait alors interpellé le Gouvernement bernois et la BCBE (Banque cantonale bernoise) pour dénoncer cet état de fait. Des actions du même type avaient été entreprises par d'autres parlementaires romands pour faire bouger Swisscanto. Des clients des banques cantonales étaient également intervenus dans le même sens, menaçant de retirer leurs billes si rien ne changeait.

Mais dans leur tour d'ivoire, les responsables de Swisscanto avaient écarté les griefs d'un revers de main, réitérant leur confiance à Swissmetal. Pourtant, quelques semaines plus tard, ils semblaient se raviser puisque Swisscanto amorçait une correction en réduisant dans un premier temps sa participation en dessous de 5%. C'était en avril dernier. Et il y a quelques semaines, l'organe de placement des banques cantonales a totalement lâché Swissmetal. Officiellement, parce que le placement n'était plus jugé intéressant. Mais, de toute évidence, les pressions exercées ont pesé de tout leur poids. Celles des politiciens, bien sûr, mais aussi et peut-être surtout celles des dirigeants des banques cantonales, qui craignaient pour l'image de leur institution.

Dans ce vivier de requins de la finance, c'est au moins une petite victoire. Même si, dans cette affaire, les motifs financiers ont sans doute plus compté que les motifs éthiques. Mais qu'importe, c'est toujours ça de pris sur l'ennemi.


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Actualisé le 19.11.06 par webmaster
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