Swissmetal Boillat | Situation financière de l'usine de Reconvilier

Selon Hellweg, la Boillat ne perd pas d'argent

Source : Journal du Jura
Date : jeudi 15 juin 2006
Auteur : Philippe Oudot
Copyright : Le Journal du Jura
L'usine Swissmetal de Reconvilier travaille sans perte malgré le conflit du travail qui la touche. C'est ce qu'a déclaré Martin Hellweg, patron de Swissmetal, dans un entretien publié hier dans la Basler Zeitung.

A la question de savoir combien Swissmetal perd d'argent chaque mois à Reconvilier, le CEO Martin Hellweg a répondu que l'usine ne dégage pas de perte. «Nous dégageons même un peu de profit», a-t-il précisé dans le quotidien bâlois.

«Les affaires tournent bien et elles tourneraient encore mieux cette année sans la grève», a encore déclaré le patron de Swissmetal. Il a également précisé que quinze emplois, dont la moitié des postes de cadres, sont encore inoccupés.

S'agissant de la médiation, Martin Hellweg a souligné qu'elle permet de décrisper la situation et de mieux communiquer - ce qui est déjà appréciable. «Mais il n'est pas question que l'avenir de l'entreprise se décide dans la médiation», a-t-il affirmé dans les colonnes du journal.

Les ventes couvrent les coûts, même si la situation n'est pas encore aussi bonne qu'avant la grève, a-t-il poursuivi. Par contre, la situation est plus critique pour certains clients qui ne sont plus suffisamment livrés «en raison des problèmes de livraisons consécutifs à la grève».

Situation normale

Martin Hellweg a confirmé qu'une partie des machines sont toujours à l'arrêt, mais que cette situation est normale. A moyen terme en effet, la stratégie de Swissmetal entend faire de l'usine de Reconvilier un centre pour la transformation à froid dans la tréfilerie, a précisé le patron. Quant au transfert des activités de Reconvilier à l'usine allemande de Lüdenscheid redouté par le personnel de la Boillat, il n'est pas à l'ordre du jour, assure-t-il. Selon lui, cette rumeur a été lancée par des gens qui ne travaillent pas chez Swissmetal et dont l'objectif est de créer des inquiétudes.

A long terme, Swissmetal veut employer 150 à 200 personnes à Reconvilier, a encore souligné Martin Hellweg. L'expert indépendant Jürg Müller doit rendre son analyse sur la façon de réorganiser l'usine afin qu'elle tourne à nouveau à plein régime dans le cadre de la séance de médiation qui se tient aujourd'hui à Berne.

A propos de la constitution de l'association Nouvelle Boillat, qui entend intervenir lors de l'assemblée des actionnaires, le CEO a indiqué que cela ne va guère influencer les décisions de ces derniers. «Ces interventions animeront tout au plus le déroulement de l'assemblée.»

La faute aux commissions


Invité à donner son point de vue sur la «guerre de tranchées» évoquée par le médiateur Rolf Bloch à propos des relations entre la direction et le personnel de la Boillat, Martin Hellweg a regretté l'utilisation d'un tel vocabulaire: «Nous n'avons jamais tiré les premiers. Nous nous sommes contentés de réagir et sommes prêts au dialogue». Quant à la violation du protocole d'accord par Swissmetal évoqué par Rolf Bloch, il botte en touche, affirmant avoir invité les commissions pour en discuter, ce qu'elles auraient refusé.

Quant aux attaques dont ils est l'objet - le député-maire de Moutier l'a qualifié de «taliban de l'économie» -, il fait le dos rond. En revanche, il dénonce les propos du conseiller national PDC jurassien Pierre Kohler. Selon le CEO, ce politicien lance des allégations trompeuses qui peuvent nuire à l'entreprise, et cela dans le seul but de servir ses propres intérêts.

Affirmations sidérantes

Les propos du CEO ont suscité des réactions sur le blog «Une voix pour la Boillat». Un bloggeur se dit sidéré par les affirmations du CEO quand il affirme que la Boillat ne fait pas de déficit avec une production de 25 à 30 tonnes par jour. Si tel est bien le cas, «alors la rentabilité réelle de la Boillat dépasse tout ce qu'on pouvait s'imaginer dans nos rêves les plus fous quand, en 2005, elle sortait 60 à 65 tonnes par jour...»

Extrapolant ces chiffres, il a calculé qu'en 2005, la Boillat aurait dégagé un bénéfice de 36 mios de francs. Or, souligne-t-il, le rapport annuel 2005 fait état d'un bénéfice de... 75 000 fr. «On peut donc en conclure que Dornach perd trois millions de francs par mois!» assène-t-il.


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