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Laxey abandonne son raid hostile sur Implenia
«Cette décision était attendue. Mais je suis heureux du soutien des actionnaires», se réjouit Anton Affentranger, président du leader de la construction en Suisse, né de la fusion de Zschokke et Batigroup Reste qu'Implenia est loin d'en avoir terminé avec cet encombrant actionnaire qui détient quelque 38% de son capital. Interviewé par La Tribune de Genève en décembre dernier, Anton Affentranger esquissait le scénario d'un possible happy end, à ses yeux. A savoir la cession par Laxey de son paquet de participations, «une manière de se retirer tout en gardant la face». Une option que balaie la porte-parole du fonds, Franziska Pedroietta. «Nous allons user de tous les moyens légaux pour faire valider toutes nos actions au registre des actionnaires. Il est très important que nos droits soient reconnus, d'autant qu'il n'y a aucune base statutaire pour nous refuser les droits de vote», déclare-t-elle. «Un conseil d'administration ne peut nulle part ailleurs s'opposer de la sorte aux intérêts de son actionnaire principal», ajoute pour sa part Roger Bühler, le partenaire d'origine bâloise du fonds d'investissement dans un communiqué. Si la firme britannique ne s'avoue pas vaincue, il n'en reste pas moins que la sentence de la Commission fédérale des banques (CFB) - qui concluait il y a deux semaines à une violation du devoir d'annonce et un risque d'amende qui pourrait s'élever à 250 millions de francs - lui a porté un coup certain, même si Laxey entend faire recours auprès du Tribunal fédéral. Quant à Implenia, il ne compte pas s'arrêter là non plus et va entamer plusieurs procédures judiciaires. Tout avait pourtant bien démarré pour le hedge fund, qui faisait une entrée fracassante dans le paysage financier helvétique il y a trois ans en s'emparant de 8% du capital de Saurer, fleuron de l'industrie. Après un long bras de fer avec la direction quant à la stratégie du fabricant de machines textiles, Laxey vendait d'un coup ses participations aux Autrichiens de Victory, empochant au passage une substantielle plus-value de 40%. Coup de maître ou coup de poker? Mis à part Implenia, le fonds alternatif a jeté son dévolu sur nombre de firmes helvétiques, sans que la bonne fortune soit toujours au rendez-vous. C'est le cas avec le métallurgiste soleurois Swissmetal 32,9% du capital , dont les actions ont plongé après la grève des ouvriers de l'usine de Reconvillier. Laxey détient également des actions dans les magasins Vögele (20,6% via une alliance avec Cheyne Capital et Sterling Strategic Value), la société d'investissement zougoise Castle Private Equity (de 5 à 10% selon le guide des actions) et plus récemment le Vaudois Publi Groupe (5%), sans que ses intentions soient clairement identifiées. Des deux côtés de la Manche, les méthodes de Laxey sont dans tous les cas loin de faire l'unanimité. En Grande-Bretagne, le groupe défrayait la chronique en s'attaquant, en 2002, à British Land via un montage financier complexe visant à faire payer de plus gros dividendes tout en faisant pression pour débarquer le président du géant de l'immobilier. Une tentative qui avait alors échoué. Article précédent | Article suivant | Sommaire des articles Portrait :
Actualisé le 30.03.08 par webmaster
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