Conflit du bâtiment: la médiation sera difficile

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Swissinfo
Samedi 11 novembre 2007
La ministre de l'Economie Doris Leuthard a proposé trois médiateurs possibles pour aider syndicats et entrepreneurs à sortir du vide conventionnel.
Malgré cela, le patronat n'entend pas adoucir sa position sur la flexibilisation des horaires, pierre d'achoppement des négociations paritaires.

Vendredi, Doris Leuthard a rencontré les présidents des syndicat Syna et Unia ainsi que de la Société suisse des entrepreneurs (SSE). Elle a proposé trois personnes susceptibles d'intervenir en tant que médiateur dans leur conflit portant sur le renouvellement de la Convention collective de travail nationale (CN).

La dernière ronde de négociations paritaires du 5 novembre dernier n'ayant donné aucun résultat, les syndicats ont accepté jeudi le principe d'une médiation, tout en demandant le soutien de la ministre de l'Economie.

Vendredi, la conseillère fédérale a donc rencontré les partenaires sociaux. A l'issue de la rencontre, elle s'est félicitée de constater que tous ont la volonté de résoudre le conflit, les appelant à faire preuve «de sens des responsabilités et d'aptitude au compromis».

Oui à la médiation...

Les deux parties se sont donc entendues pour la médiation et promis de se prononcer ce week-end sur l'identité du médiateur, en choisissant une personne sur les trois proposées, dont les identités n'ont pas été révélées.

Pour le syndicat Syna, Ernst Zülle a fait savoir que si un accord était trouvé lundi, les nouvelles grèves prévues les 15 et 16 novembre seraient suspendues. Mais le processus de médiation doit se terminer d'ici la fin novembre. «Nous ne voulons pas d'une médiation qui dure des mois», a-t-il précisé.

Un point de vue que ne semble pas partager le président de la SSE, jugeant ce délai plutôt «illusoire». Werner Messmer a estimé vendredi que le processus se déroulait conformément aux attentes, tout en reconnaissant qu'il n'avait pas envisagé le scénario de la médiation.

...non au compromis

Mais M. Messmer a réitéré ses exigences samedi sur les ondes de la Radio suisse alémanique.

Certes une tierce partie permettra de renouer le dialogue, mais pas question d'adoucir la position de la SSE. Et son président de rappeler que la dénonciation de la CN avait été décidée surtout en raison du désaccord sur la flexibilisation du temps de travail sur une base annuelle (le patronat veut faire travailler davantage en été et moins en hiver).

«Il s'agit là d'un combat politico-idéologique», a ajouté M. Messmer, qui est aussi député au Conseil national (parti radical, droite). Il a conclu que les syndicats n'avaient pas pris la SSE suffisamment au sérieux «en croyant qu'ils gagneraient toujours».

Comme chez Swissmetal

Le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) s'est dit prêt à soutenir les deux parties dans le choix d'un médiateur qui fasse l'unanimité.

La situation ressemble à celle du conflit de l'usine Boillat de Swissmetal à Reconvilier, en février 2006. Le ministre de l'Economie de l'époque, Joseph Deiss, avait désigné l'industriel Rolf Bloch comme médiateur.

Le personnel avait alors mis fin à sa grève et le travail repris une semaine plus tard.


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Actualisé le 11.11.07 par webmaster
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