Swissmetal à la recherche de partenaires

Le groupe a besoin de moyens supplémentaires pour prendre pied en Asie.

Source et copyright :
Le Temps
Jeudi 10 mai 2007
Auteur : Jean-Claude Péclet
Swissmetal a dégagé au premier trimestre un bénéfice net de 1,16 million de francs, et non de 2,2 millions comme annoncé initialement. L'explication est que la société a utilisé des actions propres pour payer en partie le rachat de la société de distribution américaine Avins. Ces titres avaient été préalablement acquis sur le marché; selon les normes comptables en vigueur, le gain de leur vente doit être imputé aux capitaux propres et non au compte de résultat, comme cela avait été fait dans un premier temps.
Swissmetal a derrière lui un exercice 2006 de forte croissance, malgré le handicap constitué par la grève dans son usine de Reconvilier (BE) en début de période. Son chiffre d'affaires a bondi de 80% à 357,6 millions de francs, alors que son bénéfice net progressait de 39% à 4,6 millions. Son président du conseil Friedrich Sauerländer répond au Temps.

Le Temps: Des rumeurs boursières évoquaient récemment un possible rachat de Swissmetal. Qu'en est-il?


Friedrich Sauerländer: Swissmetal étant une société cotée, on ne peut pas exclure une telle éventualité. A ce stade, je n'ai aucune information qu'un tel projet existe. Nos principaux actionnaires restent stables.

- Pour poser la question différemment, cherchez-vous à vendre, disons dans les douze mois?

- Il n'y a pas de plan dans ce sens.

- Swissmetal doit «accélérer ses efforts» pour acquérir un site en Asie, écrit votre directeur [Martin Hellweg, ajoutant que la société reste «délibérément prudente» pour cet engagement. C'est un peu contradictoire. Quels sont vos projets dans cette région?

- Nous sommes convaincus que nous devons nous rapprocher de nos nombreux clients asiatiques (ndlr: un tiers des ventes). Nous avons étudié plusieurs possibilités mais n'en avons trouvé aucune qui satisfaisait à nos exigences. La prudence est dictée par l'éloignement et par l'importance de l'investissement.

- Où en êtes-vous du processus de restructuration en Suisse?

- La concentration à Dornarch du centre de transformation à chaud, la nouvelle presse - qui sera mise en service le mois prochain - et d'autres rationalisations impliquent une diminution d'environ 150 postes, déjà annoncée il y a deux ans. Actuellement, la société emploie 843 équivalents plein-temps y inclus le site de Lüdenscheid acquis début 2006.

- Comment jugez-vous la situation à Reconvilier un an après la grève?

- Le climat s'est amélioré, même s'il reste des problèmes à résoudre. Fin avril, nous avons montré la maquette de l'usine où nous allons concentrer les activités pour éviter des va-et-vient inutiles.

- Qu'allez-vous y investir?

- Il s'agit plutôt d'une réorganisation dictée par un souci de faire de Reconvilier un centre de finition efficace.

- Le prix du cuivre, qui atteint des records, pénalise-t-il vos activités?


- Il faut bien gérer les liquidités et voir si certains produits à faible marge restent faisables par nous. Swissmetal veut se concentrer sur les activités à valeur ajoutée.

- Votre «free cash flow» est négatif, la proportion de fonds propres diminue au bilan. Avez-vous les moyens de votre stratégie?

- Je rappelle d'abord que nous avons réalisé d'importants investissements l'an dernier. Nous avons toujours dit que nous voulions tripler le volume des ventes d'ici à 2010, cet objectif reste valable. Pour l'atteindre, nous avons besoin de croissance, ce que nous avons fait en rachetant Lüdenscheid et la société de distribution américaine Avins et ce que nous continuons à faire avec des investissements de dizaines de millions en Suisse. Nous explorons différentes possibilités pour poursuivre ce développement nécessaire.

Si un partenaire stratégique se présente, nous nous demanderons si sa logique industrielle permet une collaboration constructive. Un élargissement de l'actionnariat est aussi une possibilité. Nous voulons surtout que Swissmetal devienne une société rentable sur la durée, dégageant un rendement du capital d'environ 9% quel que soit le cycle conjoncturel.



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