|
Swissmetal | Valeur trompeuse de l'action
Avec une valeur ajoutée brute (VAB, chiffre d'affaires moins le métal à son coût standard) annoncée de 118 mios de francs il y a une semaine, il manque 17 mios par rapport aux 135 promis aux actionnaires. Et même 26 mios, si on déduit les 9 mios correspondant aux marchandises vendues l'an dernier mais fabriquées en 2005, souligne notre interlocuteur. Dans ce contexte, la flambée du titre a de quoi surprendre. Visiblement, Martin Hellweg a réussi à éblouir nombre d'investisseurs en leur faisant miroiter de belles perspectives - mais qui sont loin de la réalité. «En annonçant, par exemple, des revenus supplémentaires de 24,5 mios de francs résultant de la vente de métaux. Cette formulation laisse penser qu'il s'agit de bénéfices, alors que cela doit être du chiffre d'affaires», note-t-il. C'est sans doute une explication de la forte activité sur le titre depuis le début de l'année. Entre les transactions en Bourse et celle hors Bourse, plus de 1 750 000 actions ont changé de mains. Et même en décomptant les 160 000 versées à Ralph Glassberg, membre du conseil d'administration de Swissmetal, pour l'achat d'Avins, «on constate que près d'un quart du capital a changé de mains». Or, poursuit notre homme, aucun nouveau gros actionnaire n'a été annoncé (c'est obligatoire dès que la part du capital dépasse 5%, 10%, 20% et 33%). «Il s'agit donc d'investisseurs qui ne veulent pas être déclarés ou de gros actionnaires actuels (Laxey Partners détient 20,35%, FidFund Management, 5,04%, et Adelphi Capital, 5,18%) qui veulent rester discrets», relève notre observateur. En revanche, 3V Asset Management est sorti du capital (voir texte ci-dessous). A voir la flambée du titre depuis ce début d'année, suivie d'un sérieux repli, il en arrive à se demander si des investisseurs n'ont pas bénéficié de certains tuyaux... Par ailleurs, il constate que le titre évolue quasi chaque jour de manière similaire: importante activité en début de journée, puis calme, avec une baisse du titre, avant qu'il ne reprenne du poil de la bête avant la clôture. «Comme si quelqu'un intervenait pour garder la valeur du titre à un certain niveau afin de rassurer le marché.» «C'est une question de prix»Le 27 janvier 2006, en pleine grève de la Boillat, Bernhard Signorell, CEO de 3V Asset Management (un des principaux actionnaires de Swissmetal), avait affirmé au JdJ qu'il avait entièrement confiance dans la stratégie de Martin Hellweg. Or, le 18 janvier dernier, il a vendu la quasi-totalité de sa participation. Aurait-il changé d'avis? «Pas du tout! Je reste persuadé que sa stratégie est la bonne!» Et de rappeler qu'il fait partie des investisseurs qui ont permis le refinancement de Swissmetal, en été 2004, et qu'il a fait alors de gros sacrifices, la valeur du titre ayant été réduite à 9 fr. S'il a vendu presque tout son paquet d'actions (370 000), c'est en raison du bon prix qu'il a pu en obtenir, à près de 30 fr. pièce (soit près de huit millions de francs). Aujourd'hui, remarque Bernhard Signorell, le titre a sans doute atteint sa valeur réelle. Mais s'il devait descendre au-dessous de 25 fr., il n'hésitera pas à en racheter un bon paquet.Evolution de la valeur de l'action
Liens
Actualisé le 09.02.07 par webmaster
|