Où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir

Editorial

Source : Journal du Jura
Date : mercredi 26 juillet 2006
Auteur : Philippe Oudot
Copyright : Journal du Jura
La direction de Swissmetal nous avait habitués à tout. Surtout au pire. Cette fois, elle donne dans le grotesque et l'absurde. Après l'annonce des 112 licenciements à la Boillat, en mars dernier - mesure de rétorsion prise à l'encontre des grévistes -, Martin Hellweg avait claironné que Swissmetal n'avait nullement l'intention d'offrir un plan social aux collaborateurs concernés. Il avait même asséné que ceux-ci devaient s'estimer déjà bien heureux de ne pas avoir été licenciés avec effet immédiat du fait qu'ils avaient entamé «une grève illégale».

Toutefois, face à la menace d'Unia de saisir le Tribunal arbitral pour licenciements abusifs et pour l'obliger à mettre la main au porte-monnaie, la direction s'est quelque peu ravisée. Elle a en effet accepté de rencontrer les partenaires sociaux pour discuter des «mesures pour atténuer les rigueurs en cas de licenciement». La première séance de conciliation a eu lieu le 13 juillet dernier. Mais Swissmetal, qui refuse toujours un véritable plan social, vient de faire une proposition abracadabrante. En lieu et place d'un plan social, elle propose, ni plus ni moins, la constitution d'un «fonds social» pour soulager les cas de rigueur, fonds qui serait alimenté à parts égales par Swissmetal et par... Unia!

Demander à Unia de passer à la caisse, voilà qui ne manque pas de souffle et de culot! En osant mettre une telle proposition sur la table, le groupe Swissmetal fait une nouvelle fois la brillante démonstration qu'il n'a vraiment rien compris à ce qu'est le partenariat social. Non, Monsieur Hellweg, un syndicat n'est pas là pour réparer les pots que vous avez cassés avec vos décisions irresponsables... Mais ce n'est pas tout: même si elle reconnaît le caractère pour le moins «peu conventionnel» de sa proposition, la direction invite les commissions et Unia à entrer en matière pour «éviter de provoquer une nouvelle escalade du conflit». De qui se moque-t-on?

A l'évidence, Swissmetal tente une manœuvre de diversion pour éviter de se retrouver devant le Tribunal arbitral. C'est vrai que Martin Hellweg a de bonnes raisons de s'en méfier: cet organe est en effet l'instance conventionnelle suprême dont les verdicts sont sans appel.


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Actualisé le 19.11.06 par webmaster
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