Swissmetal Boillat | Unia met le point sur les i

Des reproches qui ne sont pas justifiés

Source : Journal du Jura
Date : jeudi 13 juillet 2006
Auteur : Philippe Oudot
Copyright : Le Journal du Jura
Dans une lettre envoyée à ses membres employés à la Boillat, le syndicat Unia dénonce les attaques dont il se dit victime. Il justifie sa position par rapport à la médiation mais se dit prêt à entendre les critiques.
Ce n'est un secret pour personne: il y a de l'eau dans le gaz entre les Boillats et Unia (Le JdJ en a déjà parlé à plusieurs reprises), et cela depuis des semaines. Les tensions, qui se sont encore aggravées après la dernière séance de médiation, ont été jugées suffisamment sérieuses par le comité directeur du syndicat pour qu'il se fende d'une lettre adressée à tous ses membres employés à l'usine de Reconvilier. La missive est signée Renzo Ambrosetti, coprésident, et Fabienne Blanc-Kühn, responsable du secteur Industrie.

S'agissant des propositions de l'expert industriel Jürg Müller, Unia défend sa position, affirmant partager en grande partie son analyse de la situation. Unia estime que ses propositions «ouvrent une voie praticable qui permet de sortir du conflit afin de sauvegarder des places de travail et le site de Reconvilier, ainsi que d'éviter sa fermeture pure et simple». Pour le syndicat, Swissmetal a fait d'importantes concessions en acceptant le maintien de la fonderie à moyen terme, de réengager du personnel licencié, d'ouvrir la porte aux anciens cadres et de nommer un responsable de site agréé par le personnel. «C'est bien plus que ce que Swissmetal n'a jamais accepté jusqu'ici, mais, il est vrai, moins que ce que le personnel n'en espérait.» Et de dénoncer ceux qui sont prêts à se battre jusqu'au bout, au risque de tout détruire. «Mourir debout n'offre aucune perspective censée et envisageable», affirment les deux signataires.

En toute transparence

Unia rejette avec force les accusations de trahison proférées par certains employés. Il affirme au contraire avoir tout fait pour soutenir les salariés pendant le conflit et pour trouver une solution négociée permettant d'y mettre fin. Le syndicat assure s'être engagé en toute transparence, même s'il y a eu divergence de vue avec la délégation du personnel concernant les propositions de l'expert.

A propos de la dernière séance de médiation, Unia assure avoir informé la délégation du personnel dès que cela a été possible. Et si cela a été fait peu avant le début de la séance, c'est parce qu'Unia n'a reçu les propositions écrites de l'expert que le matin même: «Avant ce jour-là, Unia n'avait aucun document officiel en sa possession», assurent de concert Renzo Ambrosetti et Fabienne Blanc-Kühn. Et d'ajouter avoir rencontré la délégation du personnel une heure avant le début de la séance pour lui présenter les propositions écrites de l'expert. «Nous avons discuté de son appréciation en détail et Unia a présenté clairement son point de vue», soulignent-ils.

Quant au fait qu'«Unia tolérerait que Swissmetal engage des gens à des conditions qui ne respectent pas la CCT», le syndicat assure ne pas cautionner de tels contrats. Il est d'ailleurs immédiatement intervenu auprès de l'association patronale Swissmem, la sommant d'exiger que Swissmetal respecte la CCT. Et à propos des contrats contraires à la CCT et qui auraient déjà été signés depuis janvier 2004, Unia se dit d'autant plus surpris qu'il n'a jamais été mandaté pour intervenir.

Enfin, les deux signataires rappellent aux travailleurs que le syndicat se bat à leurs côtés «pour leur offrir des perspectives réalistes, mais pas pour la destruction de leurs places de travail. Unia respecte d'ailleurs toutes les décisions de l'assemblée du personnel. Il serait donc funeste et simpliste d'en conclure qu'Unia ne représente plus les intérêts des travailleurs. (...) Rendre sa carte de membre ne renforcerait en tout cas pas la défense des travailleurs», assènent-ils.

Cela dit, conscients du malaise actuel, Renzo Ambrosetti et Fabienne Blanc-Kühn se disent «tout à fait disposés à entendre vos critiques et à discuter de manière constructive de l'attitude d'Unia». Et de conclure leur missive en souhaitant à chacun, «malgré la situation actuelle, de profiter des vacances d'été pour vous ressourcer quelque peu».


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Lettre aux membres Unia de Boillat - positions Unia - 12.07.06.pdf 530.79 KB

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